Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

"A Madame Najat Vallaud-Belkacem
Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Madame la Ministre,

Je tiens, avec cette lettre, à vous faire part de faits graves qui affectent un collègue. Samuel Mayol, directeur élu de l’IUT de Saint-Denis, a été suspendu de ses fonctions d’enseignant-chercheur et de directeur sur décision discrétionnaire du président de l’université Paris XIII, Jean-Loup Salzmann.

Les faits qui lui sont reprochés ne sont aucunement de nature à perturber l’ordre et l’administration de l’IUT et la procédure disciplinaire enclenchée à l’université de Bordeaux permettra de faire toute la lumière sur ces accusations.

Cependant, Monsieur Jean-Loup Salzmann a pris la décision de prolonger cette suspension qui s’achevait le 12 mars par un courrier reçu par l’intéressé le 11 mars et qui précise que celle-ci s’étend désormais jusqu’au 12 novembre 2016, c’est à dire le maximum qu’il pouvait imposer. Les raisons évoquées pour cette prolongation de suspension sont caduques : en quoi sa présence à l’IUT pourrait, à ce stade de l’instruction, « nuire à la manifestation de la vérité » ?

Nous considérons que cette attitude pourrait être constitutive d’un abus de pouvoir et même d’une volonté de nuire à l’intéressé pour des raisons qui restent à déterminer.
Cet avis est renforcé par la nature des fuites transmises à l’AFP, du prochain rapport de l’IGAENR sur la gestion de l’IUT de Saint-Denis qui tendent à discréditer la gestion de notre collègue sans faire part d’autres points plus élogieux relatifs à l’exercice de ses fonctions.

L’article L951-4 du code de l’éducation précise que concernant les suspensions d’agent de l’enseignement supérieur, un président d’université agit par délégation des pouvoirs du Ministre en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Aussi permettez-moi, Madame la Ministre, de vous demander officiellement de revenir sur la décision unilatérale du président de l’université Paris XIII, aujourd’hui administrateur provisoire, afin de permettre à Samuel Mayol de retrouver ses fonctions au sein de l’IUT et de l’université comme il en a le souhait.

Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.

Hervé CHRISTOFOL
Secrétaire Général du SNESUP-FSU"