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Abasourdis par la mise à pied ce jeudi de leur directeur, les personnels de l’IUT de Saint-Denis se sont réunis en assemblée générale dans la foulée. À l’issue de cette réunion, ils ont dénoncé "avec force la suspension des fonctions du directeur (de l’établissement) Samuel Mayol par le président (de son université de tutelle) Jean-Loup Salzmann". Ils critiquent "la méthode utilisée (...) qui déstabilise l’ensemble des personnels de l’établissement" [1].

La présidence de l’université Paris-XIII assure vouloir "préserver la continuité des missions de l’IUT de Saint-Denis et y rétablir un climat de sérénité". Les personnels de l’université mettent en doute cette "bonne intention". Ils relèvent au contraire que les sanctions prises contre Samuel Mayol créent "des conditions de travail délétères pour la communauté universitaire de l’IUT, touchant directement les enseignants, le personnel technique et administratif et en premier lieu les étudiants". Ils pointent du doigt le "timing" de l’opération. Ils s’inquiètent ainsi de l’absence de Samuel Mayol au conseil académique qui doit se réunir ce vendredi dans le cadre de la négociation budgétaire en cours.

Cette suspension intervient, par ailleurs, au moment où doivent être publiés les postes qui devront être pourvus pour l’année 2016. Cette publication pourrait entériner la "suppression de postes de catégorie B et A aux services des ressources humaines, financier et à la scolarité". Suppressions qui pourraient viser des proches de Samuel Mayol, selon nos informations.

Une purge ?

Se targuant, en interne, du soutien de l’Élysée, Jean-Loup Salzmann tente-t-il d’éloigner de l’établissement les personnes qui avaient dénoncé de graves dysfonctionnements au sein du département "techniques de commercialisation" de l’IUT ? En juin 2015, deux agents de l’inspection générale du ministère avaient relevé de "graves irrégularités dans le fonctionnement du département, dans la gestion des moyens d’enseignement et des services des enseignants (enseignants permanents en sous-service, non-respect du programme pédagogique national, heures prévues aux emplois du temps non faites…)" [2]. L’association Anticor avait déposé plainte, début octobre, pour faire la lumière sur de possibles malversations au sein de cet institut.

"Les faits relevés sont suffisamment graves pour justifier une intervention des services de Justice. Ils auraient mérité que la présidence de l’université saisisse les tribunaux", confiait au Point.fr, le 2 octobre, Éric Alt, magistrat et vice-président de l’association de lutte contre la corruption. En marge de recrutements de personnels non qualifiés pour occuper des postes d’encadrement, des centaines d’heures de cours non effectuées ont ainsi été déclarées aux services comptables. Au total : près de 4 831 heures, ce qui aurait représenté une dépense de près de 196 000 euros si Samuel Mayol n’avait pas empêché la mise en paiement de ces sommes. [...]"

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