31 janvier 2019
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Paradoxe ? Le mot « race » a été gommé de la Constitution en juillet 2018, mais il n’a jamais été autant discuté à l’université. Avec des variantes : « racisé », « racisation »… Deux camps s’affrontent dans les facs, mais pas sereinement. A coups d’insultes. A se demander si la vieille lutte des classes, non pas dans le monde réel – elle est forte dans la France des « gilets jaunes » – mais chez les intellectuels, n’est pas supplantée par la lutte des races.
Un camp sort du bois, forgé dans les valeurs universelles et les Lumières, qui publie moult livres et tribunes afin de dénoncer la montée du camp d’en face dans les sciences humaines. A savoir les « décoloniaux », qui envisagent la société à partir du prisme racial : nous, les « racisés » (entendez Noirs, Arabes, etc.), sommes les victimes d’une domination blanche et d’un racisme d’Etat. Pour exister, pas de compromis. Il faut défendre sa communauté et l’identité du groupe, réécrire les dogmes occidentaux.
Par exemple : interdire le voile intégral pour les femmes est colonialiste, l’homosexualité est une norme occidentale, la laïcité, un principe islamophobe… Houria Bouteldja, figure « décoloniale » au sein et porte-parole du mouvement des Indigènes de la République, écrit dans Les Blancs, les Juifs et nous (La Fabrique, 2016) : « La blanchité est une forteresse. Tout Blanc est bâtisseur de cette forteresse. » Elle cite aussi, tiré d’un autre livre, le témoignage d’une femme noire violée par un Noir et qui n’a pas porté plainte pour protéger sa communauté – un « sacrifice », selon Mme Bouteldja. Cette logique séparatiste est à lier à la tenue récente de réunions ou camps « décoloniaux » interdits aux Blancs. [...]
Mme Bouteldja a ses convictions. Ce sont plutôt celles de l’Etat sur le sujet, et sur ses universités, que l’on attend."
Lire « A la fac, deux camps s’affrontent, à coups d’insultes, sur le mot “race” ».
Voir aussi le communiqué du CLR La "race" enfin chassée de la Constitution ? (11 mars 12), Clip raciste anti-Blanc du rappeur Nick Conrad : le racialisme est antisocial et réactionnaire ! (G. Chevrier, 27 sep. 18), L’ "intersectionnalité", un racisme inversé (K. Mersch), Intersectionnalité : un concept corrompu (Combat laïque 76, mars 18), dans la Revue de presse "Le « décolonialisme », une stratégie hégémonique : l’appel de 80 intellectuels" (Le Point, 29 nov. 18), "Universités américaines : zones de langage surveillé" (Le Monde, 1er déc. 18), "Les "décoloniaux" à l’assaut des universités" (nouvelobs.com , 30 nov. 18), "L’« intersectionnalité », nouvelle « trouvaille » de l’Éducation nationale" (Le Figaro, 20-21 mai 17), M. Lilla, L. Bouvet : « La France résistera-t-elle au multiculturalisme américain ? » (Le Figaro Magazine, 19 oct. 18), "Politiquement correct : la grande contagion" (J. Waintraub, Le Figaro Magazine, 12 oct. 18), P.-A. Taguieff : « Supprimer le mot « race » de la Constitution serait contre-productif » (lefigaro.fr/vox , 12 oct. 18), D. Ernotte : "On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans" (Europe 1, tvmag.lefigaro.fr , 23 sept. 15), Lauvergeon (Areva) : A compétences égales, « on choisira la femme ou [...] autre chose que le mâle blanc » (France 2, 16 oct. 09), les rubriques Supprimer le mot "race", Statistiques ethniques (note du CLR).
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