12 mars 2019
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Le Comité laïcité république formule 14 mesures pour renforcer la laïcité dans un contexte où le camp laïque s’inquiète d’une réforme de la loi de 1905.
Les projets d’Emmanuel Macron d’engager une réforme du régime des cultes encadré par la loi de 1905 suscitent la plus grande méfiance des milieux laïques. La philosophie de cette réforme est de renforcer le contrôle sur les associations cultuelles en leur accordant, en contrepartie, de nouvelles possibilités de financement.
En novembre dernier, un collectif de syndicats et d’associations avait demandé au pouvoir de ne pas toucher à la loi de 1905. « S’il s’agit de mieux encadrer des dérives intégristes », la loi « fournit l’arsenal juridique suffisant », précisait la tribune. « S’il s’agit de financer les cultes de quelque manière que ce soit, on entrerait alors dans une procédure concordataire que la loi de 1905 avait précisément pour but d’abolir. »
Le Comité laïcité république pour l’abrogation progressive des statuts dérogatoires en Alsace
Alors que les arbitrages de l’exécutif se font toujours attendre, le Comité laïcité république a présenté, le 8 mars, un manifeste de 14 mesures pour renforcer la laïcité. Il suggère notamment « de mettre un terme aux contournements de la Loi de séparation, notamment en matière de subvention des cultes » critiquant notamment les interprétations « de plus en plus libérales » du Conseil d’État qui vident la loi de son contenu.
Le comité propose pour ce faire d’inscrire dans la Constitution l’article 1er de la loi de 1905 sur la liberté de conscience, ainsi que l’article 2 selon lequel la République « ne subventionne aucun culte ». François Hollande l’avait envisagé en 2012, puis avait renoncé en raison de l’obstacle que représente le régime concordataire en Alsace-Moselle. Ce qui n’est pas un problème pour le Comité laïcité république, qui demande précisément l’abrogation progressive des statuts dérogatoires en Alsace et dans les territoires ultra-marins.
La lettre d’Emmanuel Macron
Parmi les 14 propositions figurent aussi le désengagement progressif de l’État et des collectivités de l’enseignement privé, le renforcement du contrôle des subventions aux associations culturelles « qui sont souvent le faux-nez d’association cultuelles ». Ou encore l’extension du devoir de neutralité des fonctionnaires à tous les usagers qui exercent une mission de service public, tels les parents qui accompagnent une sortie scolaire.
Alors que la phase expérimentale du nouveau Service national universel va débuter d’ici cet été, le Comité laïcité république demande au pouvoir d’affirmer par décret ou par la loi la laïcité de ce service « en tant que mission de service public dans la continuité de l’enseignement scolaire ».
Le Comité laïcité république a été fondé au début des années 1990 à l’initiative du Grand Orient de France dans le contexte des premières affaires de foulard à l’école. Renouvelé en janvier dernier à la tête de l’association, son président Jean-Pierre Sakoun présente dans l’hebdomadaire Marianne, ce manifeste comme « une réponse aux questions sur la laïcité posée dans la Lettre aux Français » par Emmanuel Macron.
Dans ce texte destiné à lancer le grand débat, le président avait en effet surpris en mentionnant ce sujet comme un des thèmes de la consultation. « C’est par la défense, l’extension et l’affirmation des libertés laïcs que les démons extrémistes, racistes, antisémites qui ne cessent de hanter notre société depuis un quart de siècle seront vaincus », affirme Jean-Pierre Sakoun.
Bernard Gorce"
Lire "Des laïques réclament moins de financement des cultes".
Lire aussi 14 mesures pour une laïcité libératrice (8 mars 2019), Pourquoi le manifeste "Quatorze mesures pour une laïcité libératrice" ? (J.-P. Sakoun, 8 mars 19),
Loi de 1905, Lettre aux Français, Grand débat : le CLR vigilant ! (J.-P. Sakoun, 17 fév. 19), Appel des 113 : nous nous opposons aux modifications de la loi de 1905 (Collectif laïque national, 1er jan. 19), "La laïcité dans le « grand débat national »" (Collectif laïque national, 17 jan. 19), Non à la dénaturation de la Loi de 1905 (Collectif laïque national, 6 déc. 18), Loi du 9 décembre 1905, sur la séparation des Eglises et de l’Etat, Ne touchez pas à la loi laïque de 1905, loi de liberté séparant les Eglises de l’Etat ! (G. Chevrier), Appel aux partis politiques : Défendre et promouvoir la Loi de 1905 et les bienfaits de la Laïcité (CLR, 1er déc. 18), P. Kessel : Pourquoi il ne faut pas modifier la loi de 1905 (Colloque du 1er déc. 18), dans la Revue de presse J.-P. Sakoun : "Les préoccupations, légitimes, sur les relations avec l’islam n’ont pas à être traitées à travers la Loi de 1905" ("28 Minutes samedi", Arte, 5 jan. 19), J.-P. Sakoun : Qui va croire qu’on fait trembler Daech en révisant la Loi de 1905 ? ("On va plus loin", Public Sénat, 28 nov. 18) , J.-P. Sakoun : "On a tous les moyens d’intervenir sans modifier la Loi de 1905" ("28 Minutes", Arte, 19 nov. 18) , la rubrique Macron et la Loi de 1905 (note du CLR).
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales