(CLR, 17 fév. 22). Avec Jean-Louis Touraine, député du Rhône, et Olivier Falorni, député de Charente-Maritime. 13 septembre 2022
A l’approche de l’élection présidentielle d’avril prochain, le Comité Laïcité République, comme à son habitude, souhaite s’engager en adressant aux candidats des propositions destinées à défendre et promouvoir la laïcité et nos principes républicains. Les réactions et prises de position des candidats vis-à-vis de ces propositions feront l’objet d’une large diffusion et permettront d’alimenter le débat public.
Parallèlement, le CLR organise une série de webinaires à destination de ses adhérents et sympathisants [1].
Olivier Falorni : "[...] C’est le sujet de société majeur pour notre pays pour les années qui viennent [...]
La situation en France sur la question de la fin de vie est celle de l’hypocrisie la plus absolue. [...]
La sédation profonde et continue est une fausse réponse, et qui [...] engendre une souffrance supplémentaire [...].
C’est un laisser mourir hypocrite. [...]
Ce que nous demandons, c’est que notre législation permette d’avoir une aide active à mourir dans un certain nombre de conditions très précises. [...]
Deux lobbies, ultra-minoritaires, sont agissants : le lobby des mandarins et le lobby des cléricaux. [...]
Cette opposition entre soins palliatifs et euthanasie ne tient absolument pas. [...] Un malade doit pouvoir avoir le choix. [...]"
Jean-Louis Touraine : "[...] En France, certains veulent être dispensés d’agonie, ne veulent pas avoir ces souffrances ultimes, qu’elles soient physiques ou psychiques. [...]
D’autres au contraire veulent attendre la fin dite naturelle. Eh bien ceux-là aussi doivent être entendus. Et actuellement ni les uns ni les autres ne sont respectés. Je vais vous dire que chaque année il y a en France plus de 2000 euthanasies qui sont effectuées, dans les hôpitaux, français, à l’insu de la volonté du patient. Et ça ce n’est pas acceptable. [...]
La loi Claeys-Léonetti, est quelque chose que très peu de soignants veulent appliquer aujourd’hui, dans la forme de la sédation profonde et continue, parce que tous ceux qui l’ont fait une fois ne veulent plus le refaire. [...]
Quand le malade ne décède pas rapidement, après avoir été mis en sédation profonde, eh bien ce qui a été prévu par la loi, c’est de le faire mourir de déshydratation, c’est-à-dire de soif. Or, la déshydratation, eh bien ça met deux à trois semaines pour entraîner l’arrêt cardiaque. [...] Est-ce que c’est plus digne, est-ce que c’est plus éthique, de dire qu’au lieu d’accepter sa demande d’une aide active à mourir au moment où il le sollicite, ce serait plus digne de le faire en différé, et dans des conditions atroces ? [...]"
Voir aussi le dossier Propositions : élections 2022 dans la rubrique Propositions ;
le Colloque "Fin de vie, la liberté de choisir" (CLR, Paris, 28 oct. 17), les communiqués du CLR Droit de mourir dans la dignité : le Comité Laïcité République dénonce le poids exorbitant des morales religieuses (10 oct. 03), Droit de mourir dans la dignité : un droit inaliénable pour tout être humain (15 oct. 04), l’édito Le droit à mourir dans la dignité : un combat laïque (P. Kessel, 18 mars 10) ;
dans la Revue de presse la rubrique Fin de vie ;
dans les Initiatives proches ADMD et dans les Liens Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) (note de la rédaction).
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