Revue de presse

Sciences Po Grenoble : Pacte, le labo de la recherche militante (lepoint.fr , 19 avril 22)

7 mai 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Les polémiques sont retombées. Mais une minorité agissante continue de défendre une « recherche engagée », au sein du laboratoire Pacte, rattaché à l’Institut."

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"[...] « Ici, l’extrême droite commence à Emmanuel Macron, résume son collègue de l’UNI, Yvenn Le Coz. Des étudiants se sont opposés à ce que Michel Barnier donne une conférence. » Au motif que le commissaire européen était « de droite ». [...]

Unité mixte de recherche commune au CNRS, à Sciences Po et à l’Université Grenoble-Alpes, Pacte est le plus grand laboratoire français de sciences humaines. Avec quelque 130 chercheurs et près de 200 doctorants, il pèse presque aussi lourd que l’IEP. Certains de ses chercheurs les plus médiatisés ont théorisé non la possibilité mais la « nécessité » d’une recherche militante. Ainsi, Florent Gougou et Simon Persico, tous les deux maîtres de conférences rattachés à Pacte, écrivaient le 28 mai 2021, dans une tribune publiée sur le site de l’université, que « la neutralité des chercheuses, si tant est qu’elle soit possible, n’est pas souhaitable ».

Un engagement très marqué à droite ne le serait probablement pas davantage au sein de Pacte, tant le laboratoire fait figure de boîte à idées officieuse d’Éric Piolle. En mars 2021, le maire (EELV) de Grenoble avait fermement condamné dans un tweet les « collages injurieux », ciblant Klaus Kinzler et Vincent Tournier, mais il ne fait aucun doute qu’il a plus d’amis que d’ennemis au sein du laboratoire. Celui-ci a fourni cinq chercheurs au Comité scientifique de la transition écologique du territoire grenoblois monté par la ville. Sur 35 membres au total, compte tenu du poids de Pacte dans la recherche, cela n’a rien d’anormal. Les sympathies de Simon Persico pour EELV sont sans doute plus significatives. Il ne les mentionne jamais dans les très nombreux entretiens qu’il accorde à la presse nationale, en tant qu’analyste de la vie politique, alors qu’elles sont de notoriété publique à Grenoble. Il y a également le cas d’Erwan Lecoeur. Directeur de campagne d’Éric Piolle en 2014, responsable de la communication du maire à la ville de Grenoble jusqu’en 2017, il a rejoint Pacte en 2019. Conseiller spécial d’Éric Piolle, Enzo Lesourt avait commencé une thèse (sur Machiavel) avec comme directeur de recherches, là encore, un chercheur de Pacte. Élu en 2014 sur la liste de Piolle, Alan Confesson est lui aussi passé par Pacte.

« Tout le monde demande des comptes à Sciences Po, alors que le laboratoire a joué le premier rôle dans la crise, relève Vincent Tournier. Les enseignants-chercheurs militants, qui prônent le pluralisme, tout en étant incapables de dialoguer avec l’extérieur, sont davantage à Pacte qu’à l’IEP ». Vincent Tournier ne cite aucun nom mais il faut peu de temps pour trouver des travaux en cours à Pacte qui laissent songeur. En juin 2021, une étudiante a soutenu une thèse visant à faire émerger des « vérités alternatives », à travers « une exploration décoloniale » des racines de l’insécurité dans le quartier grenoblois de la Villeneuve, partant du postulat que « la violence peut devenir une option » quand les « habitants racisés » – en particulier les jeunes et les femmes musulmanes – sont méprisés par les institutions. En pratique, la Villeneuve est pourtant tout le contraire d’un quartier délaissé. Utopie urbaine des années 1970, elle a bénéficié de programmes de rénovations et d’insertion qui se chiffrent en dizaines de millions d’euros depuis 2008. [...]"

Lire "Militantisme à bas bruit à Sciences Po Grenoble".



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