avec Philippe Foussier (CLR) et Martine Cerf (Egale). 1er novembre 2015
Interventions liminaires.
Philippe Foussier. La laïcité est un principe d’organisation de la société. Donc « Quelle laïcité aujourd’hui ? » La même qu’hier et que demain. Elle est intemporelle, de même que les valeurs du triprtyque républicain « Liberté, Egalité, Fraternité ».
La laïcité, c’est
Principe juridique d’organisation de la société, la laïcité est une promesse d’émancipation pour chacune et chacun. La liberté absolue de conscience implique l’ouverture à l’autre. L’ouverture est consubstantielle à la laïcité, aussi adjectiver la "laïcité" ("ouverte", "plurielle", "positive", "inclusive"...) est un contresens. Ajouter un adjectif à "la laïcité" vise en fait, dans une démarche politicienne, à l’altérer.
Une fois posés ces principes, on peut parler de religion.
Mais la laïcité n’intervient pas dans les choix religieux, et la religion n’a pas à intervenir dans l’organisation de la société.
La laïcité est un principe qui implique que la loi des Hommes s’impose à tous et non celle de(s) dieu(x). Le croyant peut s’imposer des règles de comportement selon ses croyances philosophiques mais il n’a pas à les imposer aux autres.
Martine Cerf. Le premier enjeu est de maintenir la Séparation. Or la Loi de 1905 est détricotée petit à petit. Des collectivités locales (mairies, départements...) financent les cultes (sous couvert d’aider des "activités culturelles", et avec le soutien des tribunaux), ainsi que les écoles privées religieuses.
On considère que les responsables religieux sont habilités à parler au nom des citoyens. Mais les seuls représentants des citoyens sont les élus.
Quand les pouvoirs publics invitent les responsables religieux à s’exprimer, ils arguent qu’il faut veiller à l’égalité entre les religions. Mais les droits fondamentaux s’appliquent aux individus, pas aux "communautés" ou aux "religions".
La Loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’Ecole est encore contestée. Mais reportons-nous aux circulaires de Jean Zay, sous le gouvernement du Front populaire, qui disent exactement la même chose ! L’école doit permettre aux élèves de prendre du recul par rapport aux convictions de leur milieu d’origine, leur donner les outils pour construire et exercer un sens critique.
La "cogestion de la cité entre politiques et religieux", tel est le programme de l’association interreligieuse "Coexister", exprimé récemment lors d’une réunion au Conseil économique social et environnemental (Cese). C’est bien évidemment contradictoire avec la laïcité.
Dans les médias on lit l’expression " laïcité de combat". Mais il n’y a jamais d’explication, les sujets de fond sont évités.
Autres enjeux d’importance :
Marine Cerf invite l’auditoire à s’impliquer dans la "réserve citoyenne" : intervenir dans les écoles.
E. M.
Voir aussi "13e Salon Maçonnique du Livre" (IMF, Paris, 31 oct.-1er nov. 15) (note du CLR).
Comité Laïcité République
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