Printemps républicain

Printemps républicain "A Grenoble, la laïcité prend l’eau" (Printemps républicain, 17 mai 22)

20 mai 2022

[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"Le conseil municipal de Grenoble, non content d’avoir par le passé subventionné une organisation islamiste dissoute par le Gouvernement, vient d’autoriser le port du burkini dans les piscines municipales de la ville. Ce vote a une apparence : une modification règlementaire destinée, selon ses instigateurs, à ne discriminer aucune femme dans l’accès à un service public. Mais il a une réalité : une légitimation de la norme religieuse au préjudice de la norme publique, de notre « commun » et qui couronne de succès des années de lobbying de collectifs communautaristes qui, marche après marche, subventions après subventions, obtiennent des concessions des pouvoirs publics et, à la fin, des accommodements déraisonnables.

En matière d’atteinte à la laïcité, chacun avait en mémoire l’affaire de Creil en 1989 qui a marqué le début de l’abandon de la laïcité par la gauche. Il y a désormais l’affaire de Grenoble à l’issue de laquelle des élus municipaux se sont fourvoyés en bafouant la liberté des femmes et en inscrivant dans un règlement municipal un maillot de bain de chasteté imposé à elles par des fanatiques moyenâgeux.

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Les choix politiques d’Éric Piolle s’inscrivent dans ce que Laurent Bouvet appelait « la normalisation libérale » de la laïcité : individualiste, différentialiste et identitaire. C’est-à-dire tout sauf émancipatrice, protectrice et universaliste. Ses choix s’inscrivent aussi dans la continuité de la dérive orchestrée par l’ancien Observatoire de la Laïcité. Le burkini autorisé à Grenoble, c’est la revanche de Jean-Louis Bianco et de Nicolas Cadène.

L’électoralisme presque exhibitionniste de cette délibération, proposée et votée en pleine campagne pour les élections législatives, achève le cadavre d’une gauche à l’agonie, noyée par ses compromissions répétées avec les ennemis de la République. Longtemps, la capitale des Alpes était appelée « le laboratoire grenoblois », en hommage à l’utopie qui irriguait les politiques urbaines, culturelles, scientifiques par une vision du monde émancipatrice. Hier, Eric Piolle a scellé la fin de ce modèle grenoblois et a tenu sur les fonts baptismaux des bassins municipaux de sa commune une nouvelle ère de reniement et d’obscurantisme."

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