Kamel Daoud, écrivain, journaliste. 27 mai 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Défendre le burkini, aujourd’hui, en France, c’est risquer d’assister, un jour, à la victoire de la burkinisation."
"[...] Ce burkinisme à mi-chemin entre la provocation médiatique et l’immolation vestimentaire est une religion faite de ruses, où la victime en arrive à imaginer comme un droit le fait d’être sacrifiée. [...]
Dans l’affaire de Grenoble, une association musulmane rapporte qu’elle « se battra autant pour le topless que pour le maillot couvrant ». À la lecture de cette déclaration, l’auteur a hésité. S’esclaffer face au sort d’idiot réservé au Français qui ne connaît pas le grand œuvre de ceux qui veulent couvrir la femme et éclairer le monde avec la vérité dont ils sont détenteurs ? Ou sourire devant tant de vice ou de ruse ?
Une bataille islamiste pour les seins nus ? Où ? En France. Mais a-t-on jamais vu des armées de voilées, convaincues d’être libres, manifester au nom de cette liberté pour la liberté des femmes dans le monde arabe de porter une jupe courte ou un Bikini ? Sait-on ce qu’il en coûte à une Algérienne, « arabe », qui refuse de porter le voile ? Et que sait-on des menaces que subissent celles qui osent se « dévoiler » ?
Entre la France et le monde arabe, on proposerait alors ceci : que ceux qui se battent pour le burkini en Occident soient invités à se battre pour le topless ou le deux-pièces dans le monde musulman. Grâce à eux nous pourrons ainsi espérer en l’humanité et croire en leur vertu bien théorique. L’utopie ne sera pas alors seulement grenobloise.
Chose impossible ? Bien sûr. Pour se battre pour le « droit » de porter le burkini en piscine, il faut pouvoir profiter des lois d’un pays de… droits. Ce qui n’est pas le cas au sud de la Méditerranée. Là, on peut voiler les femmes de force, sans perdre de temps en joutes communales. « La liberté ne sait pas se défendre », me répétait une amie. Et les intégristes de toutes les religions le savent. Ce qu’ils demandent partout quand ils sont en démocratie, c’est la liberté d’y mettre fin. [...]"
Voir aussi les communiqués du CLR À Grenoble, le deuil de l’émancipation des femmes (CLR, 17 mai 22), Burqini : l’acharnement islamiste contre les femmes (CLR, 4 mai 22),
dans la Revue de presse "Si burkini, cul nu aussi" (L. Le Vaillant, liberation.fr , 17 mai 22), "Alliance citoyenne, l’association pro-burkini derrière Piolle" (Le Parisien / Aujourd’hui en France, 10 mai 22) dans le dossier Burqini à Grenoble dans la rubrique Burqini dans Voile & vêtements,
les rubriques Baignade en public, Grenoble (note du CLR).
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