Revue de presse

"Débaptisé, il veut faire effacer son nom des registres de l’Église" (lefigaro.fr , 28 mai 13)

28 mai 2013

"La justice avait tranché en sa faveur en première instance, au motif de la protection de la vie privée. Cette décision est examinée mardi en cour d’appel, à la demande du diocèse.

La démarche est symbolique : René Lebouvier, 71 ans, entend faire retirer des registres diocésains toute mention de son baptême, en août 1941. Mardi, la cour d’appel de Caen examinera une première décision rendue en ce sens par le tribunal de grande instance de Caen en 2011. Il avait condamné le diocèse à effacer, dans un délai de trente jours, toute mention du baptême dans ses registres. La suppression n’a pas encore eu lieu, la décision ayant été suspendue après que le diocèse a fait appel.

A l’instar d’un nombre croissant de personnes recensées par l’Église, René Lebouvier a souhaité être « débaptisé » il y a douze ans. Son reniement du baptême a donc été officiellement mentionné sur le registre, ce qui lui convenait parfaitement. Jusqu’à une déclaration controversée du Pape sur le préservatif et une excommunication de médecins ayant fait avorter une petite fille de 9 ans en Amérique du Sud. « Je me suis dit que je ne voulais plus avoir aucun lien avec cette institution », confie René Lebouvier. Il exige que son nom n’apparaisse plus dans les documents de l’Église. Cet ancien ouvrier boulanger issu d’une famille croyante refuse d’être comptabilisé parmi les catholiques. [...]

Le tribunal lui a certes donné raison, au titre du respect de la vie privée. La mention de ce baptême « sur un registre accessible à des personnes tierces » y porte atteinte, selon les juges. Mais l’évêché n’entend pas modifier le document. « Le baptême est un acte public, en présence de parrains et marraines, il n’est en aucun cas privé », fait valoir Me Vincent Asselineau, avocat du diocèse. Pour lui, effacer le nom du registre reviendrait à « effacer un acte public », ce qui est impossible. Il compare ainsi le registre diocésain à l’état civil. D’autre part, « le registre n’est consultable que par l’intéressé ou par l’évêque », note Me Asselineau. À ses yeux, il ne représente pas de menace pour la vie privée.

L’avocat s’appuie enfin sur la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État, qui donne toute liberté à l’Église pour organiser son culte. [...] René Lebouvier attend patiemment la décision de la cour d’appel. Il a déjà prévu de se pourvoir en cassation en cas d’annulation du jugement. Il résume l’enjeu qu’il voit dans l’affaire : « Il s’agit de savoir si le droit canon est supérieur au droit républicain. »"

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