Revue de presse

"A-t-on encore le droit d’écrire sur Sciences Po Grenoble ?" (lepoint.fr , 22 fév. 22)

22 février 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"POLÉMIQUE. Depuis mars 2021, « Le Point » informe ses lecteurs sur « l’affaire de Sciences Po Grenoble ». Ce qui n’a pas eu l’heur de plaire à l’IEP…

Par Alice Pairo-Vasseur, Clément Pétreault et Laetitia Strauch-Bonart

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[...] Depuis ses débuts, Le Point a informé ses lecteurs des péripéties de «  l’affaire de Sciences Po Grenoble  ».

Cela n’a pas eu l’heur de plaire à l’IEP, lequel, pour redorer son blason, a entre-temps confié sa communication à une agence de conseils en affaires publiques, Euros/Agency. Selon son fondateur, qui a adressé à notre rédaction un message étonnant, Le Point a «  choisi d’alimenter une polémique débile. » : « Vous fragilisez des gens qui bossent justement pour éviter les effets délétères d’articles aussi lamentables que les vôtres.  » Mathieu Collet, communicant et par ailleurs ancien élève de l’école, réagissait par ces mots à l’article «  Autocensure, agressivité et débats impossibles à Sciences Po Grenoble  », publié le 5 février, ajoutant : «  J’aurai cette semaine une discussion courtoise avec votre rédacteur en chef […]. Il n’est jamais trop tard pour faire les choses honnêtement de votre côté et réparer un minimum de dégâts.  »

Préférant manifestement les diatribes paternalistes à l’encontre d’une jeune journaliste à l’exercice formel du droit de réponse, M. Collet semble oublier que depuis plusieurs mois, les journalistes du Point ont régulièrement sollicité l’administration de Sciences Po Grenoble, que ce soit pour l’inviter à faire valoir son point de vue ou pour livrer quelques explications, notamment sur l’attribution d’une subvention de 1 000 euros de la part de l’IEP à l’organisation du «  mois décolonial  » de Grenoble – avec un succès très limité.

L’IEP, son porte-parole et certains chercheurs (-militants  ?) se plaignent de notre traitement supposé orienté du sujet. Est-ce à dire qu’il aurait fallu renvoyer dos à dos ces immondes affiches suivies d’un mol soutien de la direction, révélateur d’une inquiétante lâcheté, et les sorties de M. Kinzler, certes incontrôlables, mais compréhensibles tant il est isolé  ? Mettre sur le même plan l’agression et la réponse à l’agression  ? Nous ne le croyons pas. De surcroît, on nage en pleine contradiction quand une direction se plaint de l’absence d’enquête objective tout en incitant ses enseignants à ne pas nous répondre  ! Dans plusieurs échanges internes à l’établissement que nous avons pu consulter, la directrice encourage en effet les enseignants à «  être très prudents quant aux sollicitations très pressantes  » du Point (en guise de «  sollicitations très pressantes  », des e-mails courtois envoyés à plusieurs personnes de l’IEP). «  Cependant, de nombreux journalistes sont beaucoup plus consciencieux que cela et il n’est pas question de fermer la porte à tout le monde, par principe, précisera l’e-mail. Nous restons un institut ouvert à tous.  »

On jugera sur pièces : Klaus Kinzler publie le 2 mars un ouvrage écrit au cœur de la tempête, L’islamogauchisme ne m’a pas tué (Éditions du Rocher). Hanté par cet épisode, prolixe mais précis, il raconte sa version des faits et les ravages de la polarisation. Nous attendons avec impatience la réaction de cet «  institut ouvert à tous  »."

Lire "A-t-on encore le droit d’écrire sur Sciences Po Grenoble ?"


Voir aussi le communiqué du CLR Sciences Po Grenoble : Soutien à Klaus Kinzler (CLR, 22 déc. 21), dans la Revue de presse le dossier Institut d’études politiques de Grenoble dans la rubrique Censures à l’université dans Enseignement supérieur dans Ecole (note du CLR).


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