par Gilbert Abergel, président du Comité Laïcité République. 7 janvier 2023
Se souvenir, c’est faire ressurgir de notre mémoire la sidération, la douleur qui nous ont envahis en ce 7 janvier 2015, jour de l’assassinat de la rédaction de Charlie.
Se souvenir, c’est rappeler que, de toutes parts, nous étaient parvenues les alertes, les mises en garde.
Se souvenir, c’est dire à quel point notre aveuglement nous a fait croire que notre réaction, toute émotionnelle, suffirait à enrayer ce mouvement infernal, et que l’incantatoire « Plus jamais ça » retiendrait la main des assassins.
Se souvenir, c’est reconnaître que le cri des frères K. inaugurait une série de meurtres pour blasphème.
Se souvenir c’est constater que la République a mis du temps à réagir, préférant, au nom d’un inutile « pas d’amalgame » défendre ceux qui n’avaient pas besoin de l’être, oubliant ainsi les victimes de ce sinistre 7 janvier, et ouvrant la voie à de futurs massacres.
Ce n’est pas de commémorations dont nous avons besoin, mais de rappels incessants à la résistance.
Renoncer à sa liberté d’expression, se taire pour ne pas froisser des sensibilités factices, c’est ensevelir la mémoire de Charlie, de Samuel, c’est les faire entrer dans l’oubli et l’indifférence.
Honorer leur mémoire c’est faire, comme eux, un usage immodéré de notre liberté d’expression.
Gilbert Abergel,
président du Comité Laïcité République,
le 7 janvier 2023.
Voir aussi dans la Revue de presse la rubrique Attentats de janvier 2015 (Paris),
les communiqués du CLR Charlie Hebdo : continuons leur combat (7 jan. 15) et Charlie Hebdo : lever les confusions (8 jan. 15) (note du CLR).
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales