30 octobre 2012
"Hervé Crès, 45 ans, numéro deux de Sciences Po sous le défunt Richard Descoings, est en bonne voie pour lui succéder après avoir été désigné lundi lors d’un vote qui reste à confirmer mardi, avant un feu vert définitif de l’exécutif attendu après le 22 novembre.
Le décès soudain de son flamboyant directeur, le 3 avril à New York, a placé Sciences Po dans une situation inédite, en l’absence de dauphin traditionnellement désigné pour assumer la double casquette d’administrateur de la Fondation nationale des Sciences Politiques (FNSP) et de directeur de l’Institut d’études politiques (IEP).
M. Crès, qui assure l’intérim depuis avril, a été élu lundi par le conseil d’administration de la FNSP, ont indiqué des sources proches du dossier à l’AFP. Il a été choisi par 20 voix, 9 bulletins blancs et un nul, soit exactement les deux tiers des voix requises, a précisé une des sources.
Le conseil de direction de l’IEP votera mardi matin et devrait sauf coup de théâtre confirmer ce choix.
Lundi, les administrateurs de la FNSP ont d’abord voté sur un report de l’élection, en attendant la publication le 22 novembre du rapport définitif de la Cour des comptes concernant la gestion de Richard Descoings entre 2005 et 2010. Ce report a été rejeté par 18 voix contre 12.
Des fuites du rapport provisoire évoquant des avantages en nature indus ou des frais de déplacements trop élevés, ont été interprétées par certains observateurs comme une possible tentative de déstabilisation d’Hervé Crès, numéro deux de 2008 à 2012 et considéré comme le candidat des deux présidents des conseils de Sciences Po, Jean-Claude Casanova et Michel Pébereau.
Près de sept mois après le décès brutal de Richard Descoings, Sciences Po devra encore patienter plusieurs semaines avant d’avoir un directeur : sa désignation doit être avalisée par la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso et par le président François Hollande, qui doit signer un décret.
Mme Fioraso a réitéré dans un communiqué qu’elle ne prendra "aucune décision avant la publication du rapport définitif", souhaitant "préserver la réputation" de l’école, veiller à la traçabilité des 62 millions d’euros que l’Etat lui verse chaque année et "tirer toutes les conséquences utiles des recommandations définitives" de la Cour des comptes.
L’"opacité" de la procédure de sélection a été critiquée par plusieurs candidats et l’organisation étudiante Unef, tandis que la CFDT dénonçait "le fonctionnement clanique" de la direction.
Une première liste de 24 candidats est restée secrète. Quatre d’entre eux ont été auditionnés en juillet : outre Hervé Crès, Jean-Michel Blanquer, directeur de l’enseignement scolaire à l’Education nationale, ancien recteur de Créteil et président de l’Institut des Amériques, le politologue Dominique Reynié, et le diplomate Gilles Andréani, magistrat à la Cour des comptes.
Le professeur de philosophie Hervé Fradet, membre du conseil de direction de l’IEP, qui s’est déclaré candidat courant octobre, a dénoncé lundi avant le vote "un coup de force qui va loin"."
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