Riss, directeur de "Charlie Hebdo". 13 mai 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Lors de l’enterrement de Charb, en janvier 2015, le leader actuel de La France insoumise avait prononcé un discours que les témoins présents jugèrent à la hauteur des événements qui venaient de nous frapper. Avant d’être assassiné avec ses copains par des terroristes islamistes, Charb venait d’achever son opuscule Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes, qui dénonçait ceux qui jetaient de l’huile sur le feu, en excitant le ressentiment des musulmans après la publication des caricatures de Mahomet.
Quatre ans après eut lieu la fameuse manifestation contre l’islamophobie, où s’affichèrent des figures de la gauche dont ce même homme politique, leader de La France insoumise. Les reporters de Charlie qui suivirent cette manifestation furent estomaqués de le voir défiler à deux pas de singuliers personnages à la barbe fournie qui brandissaient des mégaphones en criant « Allahou akbar ». Pas vraiment le genre de croyants modérés soucieux de respecter scrupuleusement la loi de 1905. Ce jour-là, Charb venait d’être enterré une seconde fois, enseveli par des considérations politiciennes et électoralistes contre lesquelles rien ne pouvait faire le poids. L’appât du gain électoraliste était visiblement trop grand. Aux naïfs que nous avions été, la réalité nous rappelait qu’en politique la mort d’un homme, ça ne vaut rien. Mais passons sur ce détail.
Depuis 2015, notre journal a été dénigré et insulté par quelques membres de ce parti, nous traitant sur les réseaux sociaux de « pouilleux » et se targuant de « vomir Charlie ». L’un d’entre eux, député de La France insoumise, ayant ostensiblement manifesté son indifférence aux bricoles qui nous étaient arrivées un certain 7 janvier. D’autres formations politiques ont dans le passé expulsé des militants pour moins que ça. Visiblement, à La France insoumise, cela n’a dérangé personne, en tout cas pas ses dirigeants. Mais passons sur ce détail. [...]
Après la vague d’attentats qui frappa la France entre 2015 et 2021, qui tua 264 personnes et laissa estropiées pour le reste de leur vie des centaines d’autres, La France insoumise n’a pas estimé nécessaire d’écrire une seule fois le mot « islamisme » dans son programme dont on n’a cessé de nous rabâcher qu’il était le seul crédible proposé à gauche. Un détail, probablement, pour ce parti qui a l’ambition de diriger le pays et de régler toutes les injustices subies par les Français, sauf celles causées par cette idéologie totalitaire. [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse "Mélenchon et l’art d’être ambigu" (M. Guerrin, Le Monde, 7 mai 22), ""Il est le seul qui a défendu les musulmans" : Mélenchon et le "vote communautaire"" (Marianne, 5 mai 22), "Quand les imams et les prédicateurs appellent à voter Jean-Luc Mélenchon" (lepoint.fr , 1er mai 22), "Le vote musulman chez Mélenchon et le risque de l’entrisme fondamentaliste" (Fl. Bergeaud-Blackler, marianne.net , 22 avril 22), « Iftar Pop’ » : "Critiqué, LFI annule une soirée « rupture de jeûne » à Villeurbanne" (AFP, leparisien.fr , 29 avril 22), Les racialistes fanfaronnent : Mélenchon est leur "butin de guerre" (marianne.net , 30 nov. 21) dans la rubrique La France insoumise (LFI) dans Gauche,
les rubriques Le livre posthume de Charb dans Attentats de janvier 2015 (Paris), Pétition et manifestation contre l’"islamophobie" (10 nov. 19) dans "Islamophobie",
l’édito Charb, reviens, ils sont devenus fous ! (P. Kessel, 4 mai 15) (note du CLR) .
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