5 avril 2020
[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[…] Des personnes qui font tout pour venir vivre en Europe, des personnes qui font tout pour obtenir des papiers administratifs qui leur permettent de vivre légalement en Europe, voire parfois des personnes qui font tout pour obtenir la citoyenneté du pays d’accueil. Évidemment, dans la majorité des cas, les choses se passent normalement, voire très bien. Mais souvent, malheureusement trop souvent, ces dernières années, ces personnes ont tout fait pour arriver en Europe, qui ont tout fait pour être en règle découvrent qu’ils se sont installés dans des pays qui n’appliquent pas leur religion, qui n’ont pas leur culture, qui ne parlent pas leur langue, bref qu’ils ne sont pas comparables à ce qu’ils ont décidé de laisser derrière eux, en un mot qu’ils sont « différents ». […]
Lorsqu’ils sont honnêtes, les musulmans qui y vivent savent qu’ils ont plus de droits, plus de possibilités d’épanouissement et plus de possibilité de réussir socialement que s’ils étaient restés dans les pays qu’ils ont décidé de quitter. Oui la France est « un pays de mécréants » et c’est très bien ainsi. Car beaucoup de personnes justement ont quitté les « pays des musulmans » où ils étaient persécutés, aspirant vivre tranquillement, pour y travailler, élever leurs enfants et jouir d’un cadre démocratique. […]
On ne peut pas fuir la République islamique du Soudan et vouloir importer en France les pratiques de la République du Soudan. La chose est pourtant d’une totale cohérence. Ne pas respecter les usages, les lois et les principes des pays d’accueil, au-delà de la question morale quant aux manquements à une question éthique, c’est contraire au pacte de confiance qui est scellé entre celui qui est accueilli, car persécuté et le pays qui l’accueille.
La politique d’intégration qui n’est pas efficace n’a pas mis l’intégration aux valeurs au centre des exigences, préférant centrer son approche principalement autour de l’intégration économique.
La société démocratique sécularisée a mis de côté les religions, toutes les religions. Ce schéma a permis de donner sa chance à tous le monde. C’est d’ailleurs partant de ces principes que la France, et les autres pays, accueillent des réfugiés sans prendre en considération leur croyance et leurs convictions spirituelles qui relèvent de l’intime. Si elle le fait, ce n’est pas pour que son modèle de société soit remis en cause.
Et d’ailleurs, comment ne pas le rappeler : il n’existe pas de « pays de mécréants » et de « pays de croyants », ni de « société mécréantes », il y a des personnes athées et d’autres qui croient, mais il n’existe pas de pays ou de sociétés mécréants. Pas plus qu’il y a des « sociétés croyantes » ou des « sociétés musulmanes », car en définitive seuls les individus croient ou ne croient pas.
Vouloir imposer à tous prix un autre concept, c’est chercher à faire replonger, dans le Moyen-age, des sociétés qui sont sorties de l’obscurantisme religieux. […]"
Comité Laïcité République
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