2 février 2012
"Pour justifier sa rémunération, Descoings avance plusieurs arguments. D’abord, ses résultats. Il indique quelques critères (le taux d’embauche des diplômés de Sciences Po). On pourrait en avancer d’autres. Si l’efficacité de Sciences Po se mesure (par exemple) à la confiance populaire dans les élites qui sortent de cette école, disons que ça se discute. Il relativise ensuite le montant de son salaire fixe : "comme mes amis conseillers d’Etat, j’aurais pu partir dans un cabinet comme partenaire et on ne serait pas en train de discuter 25 000euros. J’ai choisi de rester, sachant que je serai beaucoup moins payé". C’est magnifique. Et non seulement Richard Descoings a choisi de faire don de sa personne à l’oeuvre éducative, mais il se consacre entièrement à sa tâche : "je n’ai pas de cabinet d’avocat", rappelle-t-il. Bravo. On touche là quasiment à l’humanitaire. Il livre enfin un dernier argument : "un étudiant peut-il me dire droit dans les yeux que quand il sera cadre dirigeant, il n’espère pas gagner quatre fois plus que dans son premier emploi ?"
Fascinante vision du monde. Le directeur de Sciences Po, école publique dont les salaires sont financés à 85% par l’Etat, n’envisage pas un seul instant qu’un seul de ses étudiants, s’il est sincère, puisse avoir un autre ressort dans la vie que de gagner beaucoup d’argent."
Comité Laïcité République
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