Revue de presse

“Le Consistoire s’inquiète de la tenue d’examens en période de fêtes juives” (Le Monde, 28 nov. 07)

27 novembre 2007

"Le Consistoire central et l’association du rabbinat français ont saisi la Haute Autorité de lutte contre la discrimination et l’exclusion (Halde), le 19 novembre, sur la situation des étudiants juifs pratiquants, convoqués à des examens universitaires les samedis (jour chômé dans la religion juive) et les jours fériés.

Confrontée à ce problème de façon récurrente, la communauté juive constate une augmentation du nombre d’étudiants concernés (près de 200 en 2007) et s’inquiète déjà de l’organisation d’une série d’examens organisés le jour de la Pentecôte juive au printemps 2008. Invité par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), David Martinon, porte-parole de l’Elysée, a été interpellé le 21 novembre sur ce sujet, tout comme la ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, lors d’une rencontre avec les membres du Consistoire de Paris, le 22 novembre. L’un et l’autre se sont engagés à "en parler" à la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse.

Dans leur lettre déposée à la Halde, les deux institutions juives déplorent "l’intransigeance laïciste croissante de certains présidents d’université". "Ce qui se réglait relativement facilement ne se fait plus et, pire, nous nous heurtons à un refus de discussion", soulignent-elles. Le Consistoire et l’association du rabbinat reconnaissent les contraintes des universités en matière d’organisation des examens mais rappellent les solutions alternatives : la possibilité d’être déclaré "absent-excusé" et non pas "défaillant", un statut qui empêche de valider son année universitaire, ou l’organisation d’un "séquestre" au cours duquel les étudiants passent le shabbat dans une école rabbinique, sous le contrôle de professeurs agréés par l’université.

"Nous ne demandons évidemment pas qu’il n’y ait aucun examen aux jours interdits pour les juifs pratiquants", indique Haïm Korsia, l’un des signataires de la saisine. "Nous espérons simplement que les universités, dans le cadre de la loi de 1905, acceptent des discussions pour trouver des solutions qui relèvent bien souvent du bon sens."

Selon des observateurs du fait religieux, il semble que, face à une surenchère de demandes religieuses, nombre d’administrations soient moins enclines au compromis que par le passé, notamment afin d’éviter de créer des précédents.

Stéphanie Le Bars"


Lire dans Marianne (1er déc. 07) “Des rabbins contre l’histoire des juifs de France” (par Guy Konopnicki), voir la rubrique Ecole, lire “Les largesses de l’État au Consistoire” (bakchich.info , 18 av. 08) et Guy Konopnicki : “La France des diverses cités” (Marianne, 28 juin 08) (note du CLR).


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