Note de lecture

"Laïcité, une valeur menacée ?" (Marianne)... mais défendue !

par Patrick Kessel, président du Comité Laïcité République. 17 avril 2015

"Laïcité, une valeur menacée ?", Marianne hors-série "Les textes", fév. 15, 6,90 e.

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Il faut être aveugle pour oser affirmer que "la France n’a pas de problème avec sa laïcité" [1]. Contournements de la loi de séparation, revendications communautaristes dans les écoles, les hôpitaux, l’ensemble des services publics, les crèches, les universités, les entreprises, "territoires perdus" en témoignent. La laïcité est menacée et avec elle la paix sociale, la citoyenneté pierre de base de la République.

Il n’empêche, les tenants du modèle multi-culturel, du communautarisme en lieu et place de l’universalisme républicain, persistent dans leur entreprise de démolition, au lendemain même des attentats barbares qui ont frappé la République au coeur, révélant la profonde déchirure culturelle et identitaire du pays [2].

Eric Conan, qui a rassemblé les textes précieux de ce numéro spécial de Marianne et signe le dossier, explique comment "trente ans de démissions" de droite et de gauche ont conduit à l’inquiétante situation actuelle qu’annonçait en 2004 le rapport Obin qu’on préféra ignorer tant il était politiquement incorrect.

Tour à tour, Marianne reprend des contributions d’Alain Finkielkrault, Gilles Kepel, Guy Coq, Alain Seksig, Charb, Samuel Mayol, Saïda Douki-Dedieu, Natalia Baleato, Boualem Sansal, Abdennour Bidard, tandis qu’Elisabeth Badinter ose dire, parlant de ses amis, que la laïcité a été "trahie par la Gauche".

De Condorcet à Victor Hugo, de Gambetta à Ferdinand Buisson, de Jules Ferry à Clemenceau, de Combes à Jaurès, d’Aristide Briand à Jean Zay, parmi d’autres, Marianne a invité les grands avocats de la laïcité qui nous rappellent qu’aujourd’hui comme hier la laïcité et les libertés ont été le fruit de combats difficiles, rugueux et que les adversaires les plus déterminés n’habitaient pas toujours l’autre rive de la politique !

Jack Lang, l’homme du financement public de la construction de la cathédrale d’Evry en 2003, faisait son "mea culpa" sur "la trop grande permissivité de la gauche à l’endroit du voile à l’école". Et même Alain Touraine, qui fut le thuriféraire du communautarisme, signe son autocritique.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire mais cette fois il est plus tard que nous le pensions.

Patrick Kessel

Voir "Collection "Les Textes" - Laïcité".



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