17 août 2014
Nicole Boucheton, vice présidente de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) et atteinte d’un cancer en phase terminale, a "dû s’exiler en Suisse pour mourir dans la dignité" le jeudi 7 août, a annoncé l’association pro-euthanasie.
Dans un texte posthume, Nicole Boucheton explique les raisons de son exil et regrette que François Hollande n’ait "toujours pas tenu sa promesse 21" sur "l’assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". "Je suis atteinte d’un cancer du rectum. Lors du diagnostic, le seul traitement curatif était chimio, tomo-thérapie puis chirurgie : colostomie. J’ai refusé la chirurgie car trop mutilante : l’anus artificiel qui me condamnait à une vie dans des conditions que je juge, pour moi-même, dégradées et inacceptables", écrit-elle.
"Alors j’ai pris contact avec une association suisse afin d’y pouvoir faire un autre choix, celui d’un départ rapide puisque ma seule issue était la mort", poursuit Nicole Boucheton. "Cela demande beaucoup d’argent : la prise en charge elle-même, le voyage, l’hébergement sur place lorsque l’on vient de loin (...) L’engagement 21 du président Hollande, non tenu, qui s’enlise dans sa mise en place de missions et rapports successifs verra-t-il le jour ? J’aurais aimé en profiter et ne pas avoir à m’exiler en Suisse", conclut-elle.
"En souhaitant rendre publiques les conditions de sa mort par suicide assisté en Suisse", Nicole Boucheton a "démontré que son combat individuel pour l’euthanasie rejoint son combat collectif", a estimé le président de l’ADMD, Jean-Luc Romero. [...]"
Lire aussi Mourir dans la dignité : quels sont les obstacles ? (G. Arcizet) (note du CLR).
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