Revue de presse

La préfète du Lot-et-Garonne : "En caricaturant [...], les employeurs ont basculé du Gaulois né en France, au migrant handicapé" (ladepeche.fr , 20 déc. 19)

1er janvier 2020

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Le Lot-et-Garonne, une chance. Voici comment pourrait s’appeler la déclinaison locale de l’initiative "La France, une chance". En juillet 2018, des entreprises ont pris des engagements volontaires et concrets en matière d’emploi. L’objectif est que 10 000 entreprises s’engagent sur tous les territoires. "L’idée, c’est que, localement, nous créons des clubs départementaux d’entreprises qui s’engagent sur différents points" résume Béatrice Lagarde, préfète du Lot-et-Garonne.

Pour l’instant, 84 entreprises sont adhérentes au club dans le Lot-et-Garonne. Ces sociétés s’engagent sur plusieurs points. Tout d’abord envers des stages de 3e pour les jeunes des quartiers prioritaires de la ville. La contribution à l’orientation et aux parcours avenir de découverte de l’entreprise. Mais aussi pour l’accès de tous les jeunes à l’apprentissage et à l’alternance, en particulier pour les jeunes des quartiers prioritaires de la ville et les jeunes en situation de handicap. La réalisation de parrainages entre également dans cet accord tout comme l’accompagnement et le recrutement des jeunes issus de parcours d’insertion. Cette initiative porte aussi sur des partenariats renforcés avec les réseaux de l’inclusion et de l’Institut d’administration des entreprises, tout comme sur l’accompagnement et le recrutement de travailleurs handicapés. Le recrutement dans le cadre du dispositif emplois francs est aussi mis en avant avec l’accompagnement et le recrutement de réfugiés. Les entreprises s’engagent également envers la formation et l’insertion de personnes placées sous main de justice et envers la mise en place de démarches innovantes en faveur de l’inclusion. Et enfin les signataires participent au changement d’échelle dans l’offre d’insertion par l’économie et l’engagement pour l’accès solidaire aux produits et services. Parmi ces clauses certaines effraient moins les entrepreneurs que d’autres. Accepter un stagiaire de 3e n’est pas perçu de la même manière que d’engager une personne placée sous main de justice.

Un risque de quota ?

Avec cette initiative, les entreprises s’engagent à faire à inclure des populations parfois défavorisées comme les handicapés ou bien les migrants. Pour autant le risque de voir des quotas émerger n’inquiète pas Béatrice Lagarde. "Ce phénomène serait un mauvais indicateur et un bon indicateur. Si c’est ainsi, ça pourrait être discriminatoire. Mais, on pourrait aussi se dire que c’est formidable. En caricaturant cela signifierait que les employeurs ont basculé du Gaulois né en France, au migrant handicapé sous main de justice. Mais la marge est tellement importante aujourd’hui." Pour 2020, les entreprises participantes à l’initiative se sont donné des objectifs. Certains pourraient être largement dépassés.

Léo Molinié"

Lire "84 entreprises s’engagent en faveur de l’emploi inclusif".



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