Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

"[...] On laissera de côté les arguments de mauvaise foi selon lesquels l’absence de « réalité scientifique » du concept incriminé invaliderait son existence. Bien que rares, le décolonialisme et le racialisme militants sont bel et bien présents dans certains départements de l’université française. En revanche, la proposition de la ministre, notamment parce qu’elle est trop vague et dénuée d’exemples concrets, porte évidemment atteinte à la liberté académique. Que diraient les libéraux si, demain, un ministre de gauche voulait confier au CNRS une « enquête » visant à distinguer les recherches « militantes » des recherches « scientifiques » dans le champ des sciences sociales, qui serait « gangrené » par le « néolibéralisme » ? Ils seraient mécontents, et ils auraient raison. Pour le dire en un mot, même si l’« islamo-gauchisme » est une idéologie malveillante et dramatique pour nos institutions, il nous faut la tolérer à l’université tant qu’elle reste dans les limites du droit. [...]

L’enjeu du moment, à l’université, devrait être d’accentuer le pluralisme de la recherche plutôt que de tenter d’éliminer les travaux militants. Comment faire ? Une voie possible pourrait être de contourner le monolithe universitaire, soit en créant de nouvelles structures publiques autonomes, libres de leur recrutement et de leurs projets de recherche, sur le modèle des free schools anglaises pour l’enseignement primaire et secondaire, soit en finançant un nombre substantiel de bourses de thèses rattachées à des organismes réputés plus conservateurs, telle l’Académie française. On susciterait de fait de la concurrence sans menacer la liberté académique. [...]"

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