Revue de presse

"L’ONU défend le droit au blasphème" (G. Biard, charliehebdo.fr , 15 oct. 21)

17 octobre 2021

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

En 2019, le Prix international de la Laïcité a été décerné par le Comité Laïcité République à Karima Bennoune pour sa lutte contre le fondamentalisme musulman. Sa dernière déclaration en tant que rapporteuse spéciale des Nations unies dans le domaine des droits culturels, à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty, honore tous les militants laïques (CLR).

JPEG - 69.4 ko

"[...] Ce vendredi 15 octobre 2021, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme a défendu la laïcité et le droit de critiquer les religions. D’ordinaire, c’est plutôt l’inverse qui se produit. On ne peut qu’applaudir l’initiative courageuse de Karima Bennoune, Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les droits culturels, et de Ahmed Shaheed, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de religion ou de conviction, qui ont tenu à honorer la mémoire de Samuel Paty [...].

« [L’assassinat de Samuel Paty] est une attaque contre les droits culturels, la liberté d’expression, la liberté académique et la liberté de religion ou de conscience […]. Son meurtre a eu lieu dans un contexte d’attaques croissantes contre la séparation de la religion et de l’État, déclenchées en particulier par des acteurs fondamentalistes de la société civile. Le meilleur moyen d’honorer la mémoire de M. Paty est de défendre précisément ces droits humains, de lutter contre le fondamentalisme, de respecter le pluralisme, et de garantir la sécurité de ceux et celles qui encouragent un débat académique réfléchi à ces fins.

Nous exprimons notre solidarité avec la famille de M. Paty et ses collègues enseignant(e)s qui poursuivent son œuvre en promouvant l’enseignement des droits humains et de la pensée critique, notamment par le recours à la culture, y compris sur des sujets jugés controversés ou liés à la religion ou la conviction. Tous les États et la communauté internationale doivent faire davantage pour assurer la sécurité de ceux et celles qui exercent et défendent les droits culturels et les valeurs démocratiques, notamment par l’expression artistique, l’éducation et la dissidence culturelle.

Les gouvernements doivent veiller à ce que les auteurs des crimes contre les défenseur(e)s de ces droits soient traduits en justice, conformément au droit international. Il est également essentiel de commémorer ces victimes et de lutter efficacement contre les idéologies fondamentalistes et extrémistes telles que celles qui ont motivé leurs meurtres, conformément aux normes internationales. Les États doivent reconnaître et soutenir le rôle positif du débat et de la dissidence à travers les expressions culturelles et créatives, et protéger ceux qui s’y adonnent.

M. Paty voulait utiliser la culture pour enseigner les droits humains, même si cela était difficile et dangereux. Sa voix a peut-être été réduite au silence, mais ses convictions doivent continuer à nous inciter à redoubler d’efforts […] pour créer et préserver des espaces d’expression et de débat. Ce sont des composantes essentielles de la vie culturelle et qui font partie des efforts de promotion des droits humains en particulier dans un contexte de diversité croissante. »

DÉCLARATION DE KARIMA BENNOUNE, RAPPORTEUSE SPÉCIALE DES NATIONS UNIES POUR LES DROITS CULTURELS, ET DE AHMED SHAHEED, RAPPORTEUR SPÉCIAL DES NATIONS UNIES SUR LA LIBERTÉ DE RELIGION OU DE CONVICTION EN HOMMAGE À SAMUEL PATY.

Lire "Samuel Paty : l’ONU défend le droit au blasphème".



Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris

Tous droits réservés © Comité Laïcité RépubliqueMentions légales