Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Ariane Mnouchkine, Karima Bennoune, Virginie Tournay, Fatiha Agag-Boudjahlat et Nadia Geerts sont les lauréates des Prix de la Laïcité 2019 du CLR et des mentions accordées par le jury.

Cette année, le 14e jury des Prix de la Laïcité, présidé par le journaliste et essayiste Renaud Dély, a tenu à distinguer des combattantes de la liberté de conscience et de l’universalisme. Aux trois prix se sont ajoutées deux mentions du jury.

• Prix national de la Laïcité : Ariane Mnouchkine. Fondatrice et animatrice du Théâtre du Soleil, humaniste, combattante de l’universel, ardente défenseuse de la liberté de création, opposée au processus d’assignation identitaire.

• Prix international de la Laïcité : Karima Bennoune. Rapporteure spéciale des Nations Unies dans le domaine des droits culturels, auteur de « Votre fatwa ne s’applique pas ici ». Dénonce le terrorisme et l’extrémisme, lutte contre la torture et les exactions pendant les conflits armés et promeut les droits des femmes et l’importance de la laïcité.

• Prix Science et Laïcité : Virginie Tournay. Politologue et biologiste, directrice de recherche au CNRS, maître de conférences à Sciences Po Paris, membre du CEVIPOF, Médaille de bronze du CNRS en 2011. A l’initiative de la tribune "Pour une reconquête de la culture scientifique", face aux menaces de l’irrationalité et aux attaques obscurantistes.

• Mention au Prix national : Fatiha Agag-Boudjahlat. Enseignante et essayiste, militante laïque et féministe universaliste, auteure de « Le Grand détournement » (2017) et « Combattre le voilement » (2019).

• Mention au Prix international : Nadia Geerts. Philosophe et essayiste, militante républicaine, laïque, antiraciste et féministe. Initiatrice en Belgique du Réseau pour la Promotion d’un Etat Laïque. Militante du droit à mourir dans la dignité.

Les prix, destinés à honorer des personnes engagées en faveur de la laïcité, de la liberté de conscience et de l’égalité entre hommes et femmes, ont été remis à l’Hôtel de Ville ce mardi 5 novembre, en présence de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, et d’environ un millier de personnes, parmi lesquelles de nombreuses personnalités, anciens ministres, députés et sénateurs, élus locaux, représentants des associations laïques et de la société civile.

Un nouveau trophée, la Marianne du CLR, œuvre d’art de l’artiste C215, a été pour la première fois remis à chaque lauréate.

Anne Hidalgo, maire de Paris, a affirmé que la laïcité n’a pas besoin de qualificatif, qu’elle doit être proclamée et portée par des politiques concrètes. « Je suis féministe et la laïcité est la condition de l’égalité entre les hommes et les femmes. La liberté des femmes fait peur aux obscurantistes. » A Paris, après l’attentat de Charlie Hebdo, Anne Hidalgo a pris « ce sujet à bras le corps », car les assassins avaient connu les services de la Ville. Elle a constaté des dérives dans certains services où se développait l’islamisme radical. « J’ai décidé de ne plus rien laisser passer ». Elle travaille avec l’ensemble des services et les organisations syndicales pour « ne pas faiblir lorsqu’il y a des situations qu’il faut corriger ou empêcher ». La culture, l’éducation et les sciences sont des moyens de combattre l’obscurantisme.

Jean-Pierre Sakoun, président du Comité Laïcité République, a souligné la violence des adversaires de la laïcité. Il a rappelé que l’immense majorité des citoyens revendique une laïcité claire, ferme et émancipatrice, seule garante de la paix civile. Il a insisté sur la défense de la liberté de conscience. Il a appelé à s’engager et à soutenir ceux qui se battent en première ligne, les laïques de culture musulmane et les femmes. Citant Robespierre, il a achevé son discours en ces termes : « Fanatiques, n’espérez rien de nous ! ».

Comité Laïcité République
le 5 nov. 2019.