Contribution

L’Eglise catholique telle qu’en elle même

par Guy Georges 19 novembre 2012

Un texte d’un curé alsacien, le Père Rakoto, publié dans son bulletin paroissial, rappelle de désagréables travers de cette église, quand elle sort du bois.

Condamnant le projet de loi sur le "mariage pour tous" en cours de discussion, ce desservant en appelle à la période noire de notre histoire du nazisme et du stalinisme, avec une outrance qui n’est pas digne de qui prêche l’amour du prochain.

Tout cela pour mettre au pilori la laïcité de la société contemporaine. Avec cette question qui n’appelle selon lui qu’une réponse : "quelle sera la morale dans note société ultra-laïcisée demain ?"

C’est une vieille rengaine qu’a reprise, c’est vrai, le cardinal Barbarin.

En novembre 1944, la guerre n’était pas terminée et déjà, un évêque, celui de Saint-Etienne, inquiet probablement de la déroute de l’"État Français" qui avait été si généreux avec son Église, déclarait : "L’école sans Dieu conduit au nazisme et au fascisme ; le laïcisme est la plus grande plaie du monde".

Dans des termes presque identiques, en octobre 2009, l’archevêque de Madrid déclarait : "L’État moderne, dans sa version laïciste radicale, a au cours du XXe siècle abouti aux tonnes totalitaires du communisme soviétique et du national-socialisme."

Rien donc de changé ?

Ces censeurs ont la mémoire courte. L’Eglise Catholique est loin de s’être mobilisée et d’avoir mobilisé l’opinion allemande - comme elle veut le faire présentement ici - quand Hitler a pris le pouvoir. Le Pape Pie XII fut bien et longtemps silencieux... Et je n’ai pas oublié que les soldats de l’armée allemande portaient au ceinturon cette formule : "Got mit uns".

Quant à l’Espagne, l’Église Catholique ne manque pas d’aplomb, elle qui fut un soutien fidèle et efficace à l’installation du fascisme de Franco.

Si le ridicule ne tue pas, l’outrance de l’accusation affaiblit la cause qu’on prétend défendre. Les représentants de la religion catholique en sont là. Ils ressortent la vieille artillerie.

Ce qu’ils ne veulent pas voir, c’est que la laïcité est l’aspiration de peuples de plus en plus nombreux, car elle est synonyme de paix. Elle repose sur cette qualité essentielle qui est le sens et l’exercice de la responsabilité : la responsabilité de soi contre l’asservissement du dogme.

Guy Georges


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