Revue de presse

"L’antisémite français, éternel insoumis" (Charlie Hebdo, 8 nov. 23)

(Charlie Hebdo, 8 nov. 23) 13 novembre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Des étudiants qui insultent leurs camarades juifs. D’autres qui les comparent à des nazis. Des militants LGBT+ qui embrassent la cause islamiste. Non, vous ne marchez pas sur la tête. Bienvenue en France !

Jean-Yves Camus · Yovan Simovic · Jean-Loup Adénor

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Nazification des juifs : la haine à visage humain

Pierre-André Taguieff a depuis longtemps démonté les ressorts de la vague présente de « nazification des Juifs », cette manière de manifester sa solidarité avec les Gazaouis en accusant tout Israélien et tout Juif de diaspora d’être un disciple ou un complice de méthodes hitlériennes. [...]

Allons plus loin. La nazification des Juifs est une conséquence de ce que le génocide commis par les nazis est devenu, en tout cas dans le monde occidental d’après 1945, le symbole du Mal absolu. À juste titre certes, mais il existe des effets pervers. Car le monde arabo-musulman et les islamistes ont compris que, quand on hait les Juifs, la propagande efficace à destination des opinions publiques occidentales consiste à présenter la victime d’hier (le peuple juif) en bourreau (le nazi) d’aujourd’hui. [...]

Mais pour saisir vraiment les causes de cette nazification, il faut aussi se pencher sur la trivialisation du terme « nazi ». [...]

J.-Y. Camus

Antisémitisme d’atmosphère dans les facs, les juifs rasent les murs

« Mort aux Juifs  ! » Non, vous n’êtes pas dans le Berlin des années 1930, mais devant un mur du campus de l’université de Tolbiac, à Paris, qui s’est vu orner de deux tags antisémites ces dernières semaines. Immédiatement effacés par l’administration, ils ont tout de même eu le temps d’inquiéter les étudiants juifs de la fac. Selon Sacha Reingewirtz, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), ces actes marquants prouvent qu’il y a un problème « spécifique » d’anti­sémitisme dans la jeunesse. Il cite notamment l’étude de l’Ifop commandée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et publiée le 28 octobre, qui indique que 16 % des 18–24 ans éprouvent de la « sympathie » à l’égard du Hamas, contre 5 % de la population générale. « Comme on pouvait le craindre, les actes que l’on recense dans les universités françaises, qui faisaient d’abord l’apologie du terrorisme, se sont très vite transformés en anti­sémitisme pur et dur », se désole-t-il.

Le cas de Créteil illustre parfaitement la situation. Ainsi, des étudiants juifs se sont retrouvés ajoutés, sans être avertis, sur un groupe WhatsApp intitulé « Défouloir ». [...]
Y. Simovic

Militants LGBT+ : le Hamas, la solution à la dysphorie de genre  ?

« Le premier oppresseur des femmes, des LGBT, des enfants, dans Gaza, en Cisjordanie, c’est l’État colonial d’apartheid ­d’Israël. » Cette déclaration acrobatique nous provient de Sasha Anxty, militante féministe et LGBT, qui a fièrement pris la parole lors d’un rassemblement de soutien à la Palestine, fin octobre, à Paris. Le message est clair : le féminisme et le militantisme queer doivent s’aligner derrière la cause propalestinienne, quitte à assimiler le Hamas aux « armées de la résistance palestinienne », comme on a pu le lire dans une tribune hébergée sur un blog de Mediapart et signée par tout le gotha du militantisme féministe et LGBT actuel.

Qui, parmi ces militants, osera parler d’Ahmad Abou Marhia  ? Le corps de ce jeune homme homosexuel de 25 ans a été retrouvé décapité il y a un an, à Hébron, en Cisjordanie. Il avait fui les territoires autonomes pales­tiniens parce qu’il craignait pour sa vie, et s’apprêtait à rejoindre le Canada. Il n’a pas eu le temps d’émigrer. Comme lui, une centaine de Palestiniens LGBT vivent en Israël sous statut de réfugiés, de peur que ne leur soit appliquée la charia islamique, c’est-à-dire, dans leur situation, l’exécution pure et simple.

Faut-il rappeler l’évidence  ? Être LGBT dans un territoire sous contrôle islamiste, Palestine ou non, c’est prendre le risque d’être tué ou torturé. Une tribune ­publiée chez nos confrères de Marianne l’explique assez savoureusement : « Les LGBT pro-Hamas : ­autant dire « les dindes votent pour Noël » ». [...]

J.-L. Adénor"



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