Jeanne Favret-Saada, anthropologue, auteur de "Les Sensibilités religieuses blessées. Christianismes, blasphèmes et cinéma, 1965-1988" (Fayard, 2017). 13 avril 2018
"Il y a 30 ans, l’irruption du mot « blasphème » dans notre débat public sidéra les médias. Depuis, ils ne cessent de parler de ces « affaires » dans une extrême confusion. L’anthropologue Jeanne-Favret Saada donne une vision nouvelle des acteurs de ces tentatives de censure, chrétiens et musulmans."
"[...] C’était il y a trente ans : en 1988, la nouveauté et l’extrême dangerosité des accusations de blasphème m’avaient stupéfiée. Et tout autant, le fait que les médias ne cessaient pas d’en parler, mais dans une extrême confusion. Par exemple, en reprenant le terme de blasphème sans le renvoyer à ses émetteurs — ceux qui accusaient Scorsese ou Rushdie —, ils laissaient entendre que le nouveau problème social ou politique résiderait dans l’œuvre de ces artistes ou dans leurs intentions, et non dans les propos de leurs accusateurs. [...]"
Lire "Traitement média des accusations de blasphème : entre amnésie et confusion".
Lire aussi "Quand les anti-blasphème faisaient leur cinéma" (Libération, 11 jan. 18) (note du CLR).
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