22 juillet 2012
"En reconnaissant la responsabilité de la France, le chef de l’État s’inscrit dans la lignée de Chirac.
[...] Lors du cinquantenaire de la rafle, le 16 juillet 1992, François Mitterrand avait refusé de reconnaître la responsabilité de la République dans ces crimes, estimant que la seule France légitime était alors la France Libre. « Ne demandez pas de comptes à la République, elle a fait ce qu’elle devait », avait-il déclaré. C’est son successeur, Jacques Chirac, qui avait le premier reconnu la responsabilité de la France : « La France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable », avait-il lancé, le 16 juillet 1995."
"En imputant à « la France » la responsabilité du régime de Vichy, dans son discours du 17 juillet 1995 sur la rafle du Vel d’Hiv, [Jacques Chirac] a commis « un contresens historique qui a apporté aux zélateurs de tous les intégrismes un appui inespéré ». Avec cette déclaration, Chirac donne une légitimité inespérée aux adeptes de l’autoflagellation, mais vient aussi au secours des communautaristes : « “Cinquante ans après, ajoutait le président, la Communauté juive se souvient, et toute la France avec elle.” On se demande quelle place reste aux Français d’ascendance juive qui se considèrent, simplement, comme des individus et qui n’en éprouvent pas moins une indicible horreur pour un crime contre l’humanité perpétré au nom d’une idéologie qui voulait précisément les enfermer dans une communauté. »" (Alain-Gérard Slama, Le Siècle de Monsieur Pétain, lire A.-G. Slama : Le Munich du XXIe siècle) (note du CLR).
Comité Laïcité République
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