Revue de presse

G. Konopnicki : "La femme et Pantin" (Marianne, 12 jan. 23)

Guy Konopnicki, journaliste, écrivain, chroniqueur à "Marianne". 15 janvier 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"[...] Le maire de Pantin a procédé à l’ajout d’un e final, afin de marquer l’engagement de la municipalité en faveur de l’égalité homme-femme. [...]

Le coup de communication du maire de Pantin et la plupart des réactions attestent surtout une méconnaissance de la langue française, où le e, plus ou moins muet, n’est pas systématiquement une marque de genre. Et, quand il l’est, il se trouve des féministes pour s’indigner de son caractère atone, qui réduit la distinction au silence. Nombre de mots masculins se terminent par e, à commencer par « homme », sans même parler de « sexe », qui n’est pas le moindre. Et s’il fallait absolument trouver un équivalent féminin de Pantin, pourquoi ne pas tenter la marionnette ou même la marotte ? Le but étant de marquer l’engagement de la ville, l’abandon d’une figure masculine de la représentation prenait une autre force.

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Il est vrai que la référence au pantin associé à la femme renvoie au chef-d’œuvre de Pierre Louÿs, la Femme et le Pantin et à ses multiples adaptations au cinéma, de Josef von Sternberg à Luis Buñuel. Pantin, prenant un e, sonne comme un appel à refuser la soumission à une femme, on ne joue pas impunément avec le sens !

En tentant de faire passer un message portant sur l’égalité, le maire de Pantin a surtout prouvé, s’il en était besoin, que la communication n’est pas la politique. Personne ne s’est demandé ce que serait l’action municipale menée pour réduire les inégalités dans cette ville dont toutes les rues ne sont pas un modèle de sécurité, et où il se trouve, comme dans toutes les banlieues, des quartiers où s’exercent des pressions vestimentaires sur les jeunes femmes. Les mutations de la ville rendent les inégalités plus visibles, entre les nouveaux espaces, où les Parisiens viennent travailler à vélo, et les anciens quartiers d’habitat populaire. [...]"

Lire "Pantin/Pantine : "La communication n’est pas la politique..."".



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