Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

« De quoi parle-t-on ? D’interdire la présence de signes religieux ostensibles dans les lieux d’enseignement. Nous assistons, depuis 1989, à une montée des affirmations identitaires d’une partie de nos concitoyens musulmans, notamment à l’université. Cette affirmation de l’appartenance à un groupe religieux pose d’importantes difficultés. Par exemple, ce qui s’est passé à l’IUT de Saint-Denis où un local attribué à une association d’étudiants a été transformé en salle de prières. Après cette affaire, le directeur a été suspendu.

Il est très difficile de témoigner de ce genre de situation. Il y a, inévitablement, une « loi du silence » parce que les enseignants craignent d’être accusés d’être racistes ou islamophobes. Il existe une intimidation très importante par des associations qui portent publiquement l’anathème contre les défenseurs de la laïcité. Dans certaines circonstances, il devient impossible de révéler ce qu’il se passe réellement en cours. C’est le principe même du respect des libertés d’autrui qui est remis en cause.

Le problème n’est pas tant le port d’un signe religieux. C’est lorsque ce port se réfère à une appartenance à un groupe qui fait pression sur le contenu du cours, voire sur l’organisation de l’institution. Là, ça devient un véritable danger pour la liberté des autres. Il y a la volonté d’imposer des contenus ou des règles.

Ces groupes font aussi pression sur les autres étudiants qui refusent d’afficher leur religion pour qu’ils se positionnent. Dans certaines universités, on se retrouve avec le groupe des musulmans, celui des chrétiens…

Où va l’université si on laisse faire ? Nous demandons à ce que l’on regarde ces difficultés, souvent déniées, et que l’on réalise un audit de l’université. Nous verrons, ensuite, s’il est nécessaire de faire une loi. »

Recueilli par François VERCELLETTO.