Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Georges Bringuier, ancien inspecteur d’académie, a pu suivre au sein de l’Education nationale l’évolution des rapports entre l’école et la laïcité. C’est très certainement ce qui l’a incité à publier, dans la collection « Débats laïques » de L’Harmattan, ce bel ouvrage qui aborde le cheminement de l’idée laïque de Clovis à Briand. Le livre, dans sa forme générale privilégie le récit, ponctué d’encadrés qui proposent un point de vue distancié, parfois différent et adapté à chaque période.

Il expose les raisons de ce choix dans ses entretiens avec la presse et notamment dans la Dépêche du midi du 20 octobre 2019.

La laïcité n’a cessé de reculer et ce, dès l’application de la loi de 1905 avec, en 1906 l’arrêt des inventaires puis, avec les lois dites d’apaisement de 1907 et 1908. Ces lois permettent aux communes de financer l’entretien des édifices cultuels leur appartenant bien que mis à la disposition des cultes. La loi de 1905 n’a cessé d’être modifiée à de nombreuses reprise. Sur les 44 articles initiaux, 27 ont été modifiés où supprimés, le plus souvent pour accorder plus de libéralités aux églises.

La laïcité est mise à mal, c’est un principe que peu de pays ont adopté, même la Turquie l’avait choisie avec des adaptations. Contestée de l’intérieur par ceux qui veulent lui faire dire ce qu’elle ne dit pas, en butte aux textes supranationaux, en particulier au niveau de l’Europe, on peut dire que la laïcité est en danger. Il ne faut jamais que les laïques baissent la garde, tout particulièrement aujourd’hui alors que les autorités peinent à apporter des réponses cohérentes et courageuses.

Pour la République le « vivre ensemble » repose sur des valeurs universelles et non sur la coexistence de communautés juxtaposées. Mais elle doit être expliquée et réexpliquée sans cesse. C’est l’objectif de ce livre qui par le choix de remonter aux racines doit nous convaincre de ne jamais baisser la garde.

Gérard Durand