Note de lecture

Fatiha Boudjahlat : un réquisitoire implacable et argumenté contre le voilement islamique (J. Lamagnère)

par Jacques Lamagnère. 16 janvier 2020

[Les échos "Culture (Lire, entendre & voir)" sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Fatiha Boudjahlat, Combattre le voilement, Cerf, 2019, 216 p., 18 €.

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Dans Combattre le voilement, Fatiha Boudjahlat dresse un réquisitoire implacable et argumenté contre le voilement islamique. Elle démonte méthodiquement la fausse assertion de la liberté du choix des femmes. Le voilement est avant tout une décision des hommes. A ce titre, nous dit-elle, il est essentiellement patriarcal. Si la notion de liberté est dévoyée, en revanche, la notion de choix est réelle pour les femmes qui prennent cette décision. Fatiha Boudjahlat parle du choix de l’ultra orthodoxie, ce qui élimine les arguments de ceux qui ne voient dans le voile qu’un bout de tissu insignifiant.

Elle reprend ensuite trois évènements qui ont nourri l’actualité avec des scénarios comparables :

  • L’affaire de la responsable syndicale de l’UNEF,
  • La chanteuse voilée de « The Voice »,
  • La mère voilée accompagnatrice de la sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne Franche Comté [1].

Chaque fois, elle fait une analyse rigoureuse des situations et en démontre les similitudes, en particulier la victimisation de ces femmes, victimisation orchestrée par les islamistes mais aussi par leurs idiots utiles qui ne semblent attendre qu’une réaction de l’extrême droite pour déclencher la polémique.

Elle nous met enfin face à la conséquence ultime, la plus inacceptable, qui est le voilement des fillettes et son acceptation. Certes, cela remettrait en question cet argument fallacieux du libre choix mais elle indique que les islamistes n’en ont cure et n’ont pas lâché ce combat. Et pour cause, l’enjeu est de taille. Plus tôt on embrigadera les enfants, plus tôt la petite fille aura ce statut, plus efficace sera le contrôle ultérieur du corps des femmes.

Ce livre est d’utilité publique car c’est une source d’arguments imparables dans un débat faussé où les défenseurs de l’universalisme républicain sont traités de racistes ou d’extrémistes de droite. Certes il ne convaincra pas ceux que Fatiha Boudjalah dénonce, non pas tant les islamistes qui sont après tout dans leur rôle, mais tous ceux qui les aident à mener à bien leur funeste projet, la gauche multiculturaliste, l’extrême gauche et le mouvement indigéniste. Qui peut à ce stade convaincre ceux qui détournent le regard devant les évidences ?

Ce livre est un recueil d’analyses pertinentes avec un important travail de documentation et une vraie connaissance du sujet. On y sent poindre très souvent la sensibilité de l’auteure à qui on peut accorder une double légitimité dans ce combat. Fatiha Boudjahlat a, à la fois, la légitimité de son parcours de vie et la légitimité de son métier de professeure d’histoire de l’Education Nationale.

Jacques Lamagnère

[1Voir les mots clés (note du CLR).



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