9 décembre 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Une professeur de danse de salon de Sciences Po dit avoir été contrainte de mettre fin à ses cours pour avoir voulu maintenir les mots « homme » et « femme » sur les formulaires d’inscription. La direction de l’école et un étudiant évoquent quant à eux des propos discriminatoires tenus par la professeur.
Une polémique de salon ? Une professeur de danse de salon de l’Institut d’études politiques de Paris (IEP), dit Sciences Po, assure avoir été contrainte de mettre fin à son enseignement pour avoir voulu maintenir les mots « homme » et « femme », plutôt que ceux, imposés par la direction assure-t-elle, de « leader » et « follower » sur les formulaires d’inscription à son cours. « Ils ont décidé que les couples seraient constitués sur la base du statut leader/follower », expliqué Valérie P. à l’AFP. Or, dit-elle, « Je continue à dire "les femmes d’un côté", "les hommes de l’autre", parce qu’en danse il y a un rôle de l’homme et un rôle de la femme. Sciences Po me dit que c’est une insulte de dire "hommes" et "femmes" et que je ne corresponds pas à la charte éthique ».
Une version contredite par un étudiant, sur Twitter : « Je fais partie des étudiant.es qui se sont plaints. Une professeure sexiste et homophobe, qui tenait des propos déplacés à longueur de cours. Un manque de professionnalisme criant, qui mettait nombre d’entre nous mal-à-l’aise, a-t-il écrit. [...] Dire que certain.es doivent aller dans des cours différents en raison de leur préférence sexuelle n’est pas normal. » Interrogée par Marianne, Valérie P. aurait « aimé qu’il vienne me voir ». La direction de Sciences Po, également contactée par Marianne, explique qu’« un de nos étudiants courant octobre nous a dit qu’il allait quitter le cours pour des remarques discriminantes liées à l’identité sexuelle des étudiants. Il a jugé ces propos discriminatoires ». La direction dit avoir averti le professeur mais n’être pas parvenu à un accord avec elle. « C’est elle qui a souhaité mettre fin à son contrat », assure Sciences Po.
L’école de la rue Saint-Guillaume évoque, en sus de ces allégations de remarques discriminantes sur l’orientation sexuelle, d’autres propos : « Elle tournait en ridicule certaines situations d’actualité, comme l’affaire de la gifle d’Adrien Quatenens, par exemple. » Une référence à l’affaire qui agite La France insoumise, le jeune député Adrien Quatenens étant accusé de violences envers son ex-compagne. Des propos « réitérés à plusieurs cours, dénigrant les réflexions sur les violences faites aux femmes », précise encore l’école.
Interrogée par l’AFP, Valérie P. s’est défendue : « On a dû m’expliquer qui est Adrien Quatennens, je ne le savais même pas. Il n’y a pas eu du tout de termes discriminants, il n’y a pas eu du tout d’homophobie, il n’y a rien eu du tout de tout ça. La seule chose, c’est qu’ils ont décidé que maintenant, les couples seraient constitués sur la base du statut leader/follower, et non selon le genre ou le sexe des participants. C’est à partir de là qu’on a rompu. »
Réponse de l’institution : cette affaire n’a « rien à voir avec l’utilisation des termes "homme" et "femme", qui sont des typologies utilisées dans le monde de la danse. Elle n’a pas été renvoyée pour cela. L’administration a contacté cette professeure de danse en lui disant qu’on avait une charte déontologique, qu’on était dans une politique de lutte contre les discriminations, et qu’on lui demandait de ne pas réitérer ce type de propos. Elle s’est largement offusquée et a décidé de ne pas renouveler son cours ». La direction estime que Valérie P. se livre à « un acte militant en allant dans les médias » et que la « polémique est montée en épingle ». [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse Elle distinguait les femmes et les hommes, "Sciences-Po écarte sa prof de danse" (Le Parisien, 8 déc. 22) dans la rubrique Sciences Po Paris dans Enseignement supérieur (note du CLR).
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