par Gérard Durand. 20 septembre 2021
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Délicieux, d’Eric Besnard (1 h 53), avec Gregory Gatebois, Isabelle Carré, Benjamin Lavernhe. Sorti le 8 sept. 21.
Peu de temps avant de voir ce film, j’ai écrit une critique sur Chers camarades d’Andrey Konchalowky. Si les deux films n’ont rien à voir entre eux, ni par l’époque, ni par le thème, ils sont étonnamment proches dans leur principe. La description d’une classe dominante, arrogante et cruelle, méprisant le peuple sans voir qu’elle est proche de sa fin.
Délicieux se déroule à la fin du XVIIIe siècle, en 1789 au moment précis ou Louis XVI réunit les Etats Généraux. Pierre Manceron est le génial cuisinier du Duc de Chamfort, qu’il sert depuis plusieurs décennies, jusqu’au jour où il décide d’innover en proposant un nouvel entremet. En effet, Monsieur le Duc n’aime pas que l’on improvise en cuisine et ne permet pas qu’on lui serve autre chose que ce qu’il a commandé. Pierre Manceron se voit renvoyé sans ménagement et rejoint avec son fils son seul refuge, une chaumière familiale très délabrée ou habite encore son vieux père.
Pour la grande cuisine, plus rien, et il faut se contenter de brouets insipides et du gibier braconné par le vieux père. C’est dans cet endroit improbable qu’il voit arriver une jeune femme, attirée par sa réputation, voulant à tout prix se faire embaucher comme apprentie, mais dont le passé est trouble.
Le film devient alors une « remontada » entrainée par ce duo qui parviendra à transformer la chaumière, d’abord en une halte réputée par sa bonne cuisine, ensuite en un endroit que l’on nous annonce comme étant la création du premier restaurant. Ce que l’Histoire dément entre autres par la lecture des livres de Jean-François Parot, qui attestent l’existence de restaurants à Paris dès la moitié du siècle.
Mais peu importe la réalité historique puisque nous sommes dans une fiction. Ce film magistralement interprété nous séduit aussi par la qualité de sa photographie. C’est un film de pur plaisir ou finalement les méchants sont punis et les gentils récompensés. Même la description des plats et de la cuisine nous procure le plaisir de la gastronomie.
Quelques jours après la fin de l’histoire, la bastille est tombée.
A voir pour un moment… délicieux.
Gérard Durand
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