... "et ainsi la faire pourrir de l’intérieur." 22 avril 2023
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
Lire "Un gouvernement à géométrie variable".
"[...] Quand on veut liquider une organisation qui dérange, il suffit d’y nommer des personnalités qui lui sont hostiles, et ainsi la faire pourrir de l’intérieur. C’est silencieux et discret, comme les vers qui rongent les poutres d’une charpente, les réduisent lentement en poussière et provoquent l’effondrement de tout l’édifice. Le combat pour la laïcité n’aura donc pas été le fort de ce gouvernement, en tout cas pas de son actuel ministre de l’Éducation. Sa détermination à la défendre aura été beaucoup plus faible que celle visant à faire passer sa réforme des retraites.
Parce que la laïcité emmerde, dérange en dénonçant les communautarismes et l’intégrisme religieux déguisé en identité culturelle. Elle aura toujours en face d’elle des adversaires qui, pour des raisons théologiques ou idéologiques, rêvent de la voir disparaître ou vidée de sa substance. Pour cela, il faut d’abord la ridiculiser, la marginaliser et lui faire porter la responsabilité de ce qu’elle combat. La laïcité est ainsi qualifiée par ses ennemis de « religion », et même accusée de violence. Curieux de voir ceux qui défendent la place du fait religieux dans la société attribuer à la laïcité, afin de la dénigrer, le qualificatif de « religion ». On n’est pas à une incohérence et à une malhonnêteté intellectuelle près.
Ce n’est pas parce que la laïcité fait moins la « une » des journaux ces derniers temps qu’elle n’est plus un enjeu. Au contraire. La semaine dernière, le tribunal administratif de Toulouse a donné rai son à la Région Occitanie pour avoir projeté le 21 octobre 2020 sur la façade des hôtels de Région de Toulouse et de Montpellier des caricatures de Charlie Hebdo, cinq jours après l’assassinat de Samuel Paty. Le tribunal a débouté de leur demande l’association de Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI) ainsi qu’un avocat koweïtien, en motivant sa décision de la manière suivante : « La diffusion de ces caricatures ne comporte aucune stigmatisation d’une conviction idéologique ou religieuse, mais visait à affirmer les principes de laïcité, de liberté d’expression et de liberté de conscience. »
Pendant que le ministère de l’Éducation torpille le Conseil des sages de la laïcité de l’Éducation nationale et de la Jeunesse en y faisant entrer des adversaires proclamés de la laïcité, ailleurs, d’autres se battent pour elle et obtiennent des résultats. Ce n’est donc pas uniquement en matière sociale que le gouvernement semble à côté de la plaque. Dans d’autres domaines, comme la laïcité, il reste aussi sourd aux demandes des citoyens. Il faudra pourtant bien un jour que quelqu’un entende ces revendications et les défende avec la même détermination que celle dont fait preuve ce gouvernement pour imposer aux Français des réformes qu’ils ne veulent pas."
Voir aussi le communiqué du CLR Qui veut la peau du Conseil des sages de la laïcité ? (G. Abergel, 13 av. 23),
dans la Revue de presse "Caricatures de Charlie Hebdo projetées à Toulouse et Montpellier : la justice donne raison à la Région Occitanie" (midilibre.fr , 15 av. 23) ; le dossier Conseil des sages de la laïcité dans la rubrique Ecole ; "La Dilcrah procède à la dissolution de son conseil scientifique" (lepoint.fr, 23 jan. 23) dans le dossier Transgenrisme : remous à la Dilcrah dans Transgenres dans la rubrique Femmes-hommes,
dans les Documents le Conseil des sages de la laïcité, dans les Liens le Conseil des sages de la laïcité de l’Education nationale (note du CLR).
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