Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Le président Élie Puigmal du Comité Laïcité République des Pyrénées-Orientales, le CLR66, à M. le Préfet des Pyrénées Orientales.

“Monsieur le préfet,

J’attire votre attention sur ce qui suit.

La récente cérémonie de « bénédiction » de la pelouse du stade organisée samedi 28/09/24 avant le match l’USAP/Clermont-Ferrand par le président M.Rivière du club de rugby à XV l’USAP de Perpignan, en présence de Monseigneur de l’Église catholique des Pyrénées-Orientales, accompagnée d’un imam et d’un rabbin, soulève de manière sensible tout de même des questions légitimes en matière de laïcité, aussi bien sur le fond que sur la forme.

Quid de la Laïcité et neutralité des institutions ?

En France, la laïcité repose sur le principe de séparation entre les institutions publiques et les institutions religieuses, tel que défini par la loi de 1905. Elle garantit la liberté de culte et de conscience. En contrepartie elle impose une stricte neutralité des entités publiques et des activités financées et/ou reconnues par l’État, les collectivités territoriales et locales. Un club sportif, bien qu’il puisse être une organisation privée, bénéficie souvent d’un soutien public par le biais de subventions et/ou de l’utilisation d’équipements publics municipaux ou autres.

De ce fait, il est tenu - comme d’autres - de respecter ce principe de neutralité.

Quid de l’esprit des Jeux olympiques et paralympiques ?

Cet événement entre également en contradiction avec l’esprit des Jeux olympiques et paralympiques, qui prône des valeurs d’universalité, de neutralité et de respect. L’idéal olympique, comme formulé par Pierre de Coubertin, est d’assurer une compétition qui transcende les croyances, les nations et les cultures, en favorisant une approche purement sportive. Dans cette logique, la religion et les symboles religieux ne doivent jouer aucun rôle au sein de l’organisation et des événements officiels, ici sportifs.

Les Jeux olympiques, tout comme les compétitions de rugby ou d’autres nombreux événements sportifs majeurs, reposent sur des principes de neutralité et de respect mutuel entre les participants, quelles que soient leurs origines ou croyances. Alors Inscrire des cérémonies religieuses dans le cadre d’un club sportif, même avec une démarche inter religieuse, porte atteinte à ces principes en introduisant des divisions potentielles là où l’unité devrait primer. La laïcité est ce qui permet le vivre ensemble malgré nos différences.

Le cas du club de rugby de Perpignan, l’USAP.

En organisant une bénédiction religieuse publique en présence de différentes figures religieuses, le président du club brouille la frontière entre les sphères religieuse et sportive. Si l’intention de célébrer la diversité des croyances et de promouvoir la tolérance est louable, quoique, cela contrevient au principe de neutralité religieuse, essentiel non seulement pour respecter la laïcité principe constitutionnel mais aussi pour préserver l’intégrité des valeurs sportives universelles ainsi que celles de chaque joueur, spectateur et citoyen. Et je pose la question : quid des athées ?

En conclusion

L’esprit des Jeux olympiques et paralympiques, tout comme les principes de la laïcité, repose sur l’universalité, l’égalité de traitement et la neutralité. La religion, bien qu’elle ait toute sa place dans la sphère privée, n’a pas vocation à s’afficher dans les événements sportifs officiels ou institutionnels. La neutralité doit primer pour garantir le respect de tous.
Une telle démarche, même inter religieuse, aurait pu être menée en privé, encore que ! sans affecter la neutralité du club, afin de respecter à la fois la laïcité et les idéaux sportifs nationaux, locaux, régionaux départementaux et internationaux.
Merci de me tenir informé de la suite que vous réserverez à ma requête au nom des valeurs et principes laïques et Républicains auxquels je vous sais attaché comme le CLR national et nous le CLR 66.

Veuillez agréer mes Salutations laïques et républicaines”.

Élie Puigmal,
président du CLR Pyrénées-Orientales