Revue de presse

Antisémitisme : "A gauche, un déni sans cesse renouvelé" (Marylin Maeso, Libération, 19-20 août 23)

(M. Maeso, Libération, 19-20 août 23). Marylin Maeso, agrégée de philosophie, essayiste. 20 août 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "Affaire Médine : la gauche est dans le déni face à l’antisémitisme, par Marylin Maeso".

"[...] Cet antisémitisme refoulé s’insinue à gauche, nourri par un déni sans cesse renouvelé. Un déni contre lequel EE-LV, bien qu’il soit, comme elle l’a rappelé, le seul parti à s’être doté d’un groupe de travail sur l’antisémitisme, n’est pas immunisé.

Quand la porte-parole du groupe ecologiste à Assemblée nationale, Eva Sas, a resumé en ces termes, au mois d’avril, la journée d’étude EE-LV sur l’antisémitisme en France : "Je revendique notre droit à défendre les droits du peuple palestinien, tout en étant pleinement engagés dans la lutte contre l’antisémitisme." Se rendait-elle compte du sous-entendu que charriaient ses paroles ?

Le même qui a poussé la députée LFI Ersilia Soudais à inaugurer l’action du groupe de travail sur l’antisémitisme à l’Assemblée par une réunion sur "la lutte contre l’antisémitisme et la solidarité avec le peuple palestinien" : impossible d’évoquer les discriminations que subissent les Français juifs sans immédiatement faire référence a un conflit etranger, comme on adjoint un bémol pour anticiper d’éventuels soupçons. Comment ne pas s’inquiéter de ce renvoi systématique des Français juifs au conflit israélo-palestinien ? Quelle autre lutte progressiste est ainsi conditionnée ?

Que peut-on légitimement reprocher a Médine ? Ce qu’on reproche à un grand nombre de personnalités publiques : d’avoir la remise en question difficile. Quand Libération l’interrogeait, en 2018, sur ses rapports avec l’association Havre de savoir, connue notamment pour avoir offert une tribune à des prédicateurs antisémites, homophobes et misogynes, Médine a menti en affirmant n’avoir jamais été son ambassadeur, tandis qu’une video circulait où il revendiquait le contraire.

Ses soutiens dénoncent une cabale injuste, certifiant qu’il a changé depuis. Mais qui évolue sans reconnaitre ses erreurs ? "Jugez-moi sur mes actes" retorque-t-il, faisant valoir ses engagements associatifs contre les discriminations. Les paroles, pourtant, peuvent nuire autant que les actes. Ce n’est pas a un rappeur virtuose qu’on apprendra le pouvoir des mots. [...]"



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