Revue de presse

Affaire Olivier Duhamel : "Portrait de l’oligarchie" (N. Polony, Marianne, 12 fév. 21)

19 février 2021

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"[...] Frédéric Mion est, comme Marc Guillaume, qu’il aurait en l’occurrence cherché à couvrir, comme Richard Descoings, à qui il a succédé, conseiller d’État. Ce n’est pas anecdotique, tant ce corps, sans doute davantage que l’Inspection des finances, agit aujourd’hui comme un pouvoir non élu dont la fonction serait de résister à toute tentative par des politiques de répondre aux aspirations de leurs électeurs. Le Conseil d’État juge en dernier ressort en matière administrative, est de plus en plus cette entité qui contrôle les lois avant même leur passage devant le Parlement et les édulcore de tout élément un peu trop échevelé ou révolutionnaire. Son vice-président est d’ailleurs membre du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques, en même temps que divers « représentants des fondateurs », dont la liste se confond avec celle des hommes qui ont orienté les grands choix de la France sur les trente ou quarante dernières années.

L’observateur distrait n’a de Sciences Po Paris que l’image d’une école moins prestigieuse que Normale sup ou l’ENA, et dont les étudiants se distinguent par leur ferveur dans l’organisation de manifestations « inclusives » comme ce « hidjab day », qui incite les jeunes filles à arborer ce symbole de féminisme et d’émancipation. Ce serait oublier que si l’école est devenue le poste avancé du différentialisme anglo-saxon dans l’enseignement supérieur français, c’est par l’action d’un homme, Richard Descoings, qui incarne la jonction entre cette idéologie « minoritariste » et l’omniprésence des réseaux de pouvoir. Avec une dimension supplémentaire : la transformation de l’enseignement supérieur français, sous les applaudissements des politiques de droite et de gauche. Richard Descoings ne fut pas seulement le promoteur de la discrimination positive, à travers des conventions signées entre Sciences Po et certains lycées de ZEP qui, au nom des meilleures intentions de monde, entérinaient la destruction de l’école républicaine et l’impossibilité pour les jeunes défavorisés d’acquérir les savoirs nécessaires à la réussite d’un concours anonyme. [...]"

Lire "De l’affaire Duhamel à la démission du directeur de Sciences Po : portrait de l’oligarchie".


Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Olivier Duhamel dans Sciences Po Paris : direction, organisation dans Sciences Po Paris dans Enseignement supérieur (note du CLR).


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