par Gérard Durand. 16 décembre 2019
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"Yan Pei-Ming / Courbet, Corps-à-corps", Petit Palais, Paris, jusqu’au 19 janvier 2020. http://www.petitpalais.paris.fr/expositions/yan-pei-ming-courbet
C’est en regardant une vidéo sur France 5 que j’ai découvert ce peintre, nouveau pour moi mais qui est en fait l’un des artistes majeurs de notre époque.
Yan Pei-Ming est né dans une famille ouvrière de Shangaï et a grandi dans l’ambiance de la fin de la révolution culturelle. Dès sa première jeunesse ses talents artistiques sont repérés et on lui demande de réaliser des peintures de propagande, mais quand il demande à être admis à la Shangaï Art & Design School il est refusé à cause de son bégaiement. En 1980 il arrive en France.
Il étudie pendant cinq ans à l’école des beaux-arts de Dijon puis à l’institut des Hautes Etudes en art plastique de Paris, en 1993 il est pensionnaire de la villa Médicis à Rome ou il met en place le projet de ses premières grandes œuvres.
Photo 1
Naturalisé Français il travaille aujourd’hui dans un grand atelier installé dans une ancienne usine d’Ivry sur Seine. Son cadre préféré est celui des grands et des très grands formats, mais son talent peut tout aussi bien s’exercer sur des petits portraits surprenants de vie. Mais ce qui surprend le plus est sa technique. Il utilise de très grandes brosses au bout de manches pouvant atteindre plusieurs mètres, il sature la toile de noirs, de blancs et de gris, plus rarement de rouges qu’il va ensuite détailler avec une précision chirurgicale. Le fond noir se couvre de gris, ou de touches claires qui vont faire apparaître, une barbe, un sourcil, un visage entier pris par petites touches ou rien ne manque, ni une ride ni une lueur dans le regard et l’on se demande en voyant ses larges brosses s’approcher du tableau comment il parvient à ce degré de précision.
Photo 2
Yan Pei-Ming est d’abord un portraitiste et sa palette est inépuisable, portraits de ses parents, comme autoportraits ou ceux de célébrités, de Dominique de Villepin, de Coluche, de Barak Obama ou du sénateur John Mac Cain. Sans oublier ceux de Gustave Courbet qui lui ont valu une exposition au musée d’Ornans et celles de Paris. Les sujets sont divers mais le style est toujours reconnaissable, y compris dans ses tableaux animaliers ou l’on trouve loups, crocodiles et panthères.
Photo 3
Courbet fait partie de son inspiration, c’est au musée d’Orsay qu’il réalise « Un enterrement à Shangaï » en réponse au tableau « Un enterrement à Ornans » de celui dont il est allé admirer les œuvres au Louvre à peine arrivé à Paris.
La visite de cette petite exposition d’une vingtaine d’œuvres est un délice pour les yeux et le cœur et l’on peut trouver de nombreux ouvrages sur son travail pour faire un superbe cadeau de fêtes.
Gérard Durand
Comité Laïcité République
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