Gérard Biard, rédacteur en chef de "Charlie Hebdo". 10 août 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Tandis que les militantes de l’association prosélyte Alliance citoyenne multiplient les actions pour imposer le burkini dans les piscines municipales de Grenoble – considérant l’attitude on ne peut plus conciliante du maire EELV, Éric Piolle, sur le sujet, elles auraient tort de s’en priver –, à l’autre bout du monde, en Australie, c’est carrément une sénatrice qui s’y colle en s’affichant strictement voilée et s’affirmant « fière » de l’être. Certes, l’Australie, c’est loin, et bourré d’Anglo-Saxons accros au communautarisme et au relativisme culturel. Mais le cas de Fatima Payman, 27 ans et fraîchement élue sous les couleurs du Parti travailliste lors des élections du 20 juin, mérite qu’on s’y intéresse. Car il se trouve qu’elle est d’origine afghane.
Arrivée en Australie à l’âge de 8 ans avec sa famille qui fuyait les talibans, elle a étudié la pharmacie, puis l’anthropologie et la sociologie à la prestigieuse université de Perth, avant de se tourner vers le syndicalisme et de se découvrir une vocation politique. Ce qui l’a amenée à devenir aujourd’hui la plus jeune sénatrice du pays. Ses premiers mots au Parlement n’ont pas été pour se féliciter de ce joli parcours qu’il lui aurait été impossible d’accomplir dans son pays d’origine, mais pour appeler les jeunes musulmanes à porter le hijab « avec fierté […] en sachant qu’elles ont le droit de le porter ». [...]
Ces jeunes femmes qui font mine de vouloir simplement s’habiller ou se baigner comme elles l’entendent ne sont pas les victimes qu’elles prétendent être, mais des militantes politiques en conquête idéologique. Il importe de les considérer comme telles. Et il ne faut pas avoir peur de les combattre quand on juge que leurs revendications sont incompatibles avec les valeurs démocratiques d’une société laïque, sans se laisser enfumer par le vernis progressiste dont elles se tartinent outrageusement. Le « droit » de porter le voile n’est qu’une obligation déguisée s’il n’est pas associé au droit de ne pas le porter. Or ce droit-là, ces militantes de la liberté n’en parlent jamais."
Lire "Voiles de combat".
Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Burqini à Grenoble dans la rubrique Burqini dans Voile & vêtements, la rubrique Afghanistan, le dossier Avocate voilée dans Travail (note du CLR).
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