Revue de presse

"Voile ou sport, les sportives iraniennes doivent choisir" (la-croix.com , 30 juil. 13)

30 juillet 2013

" L’Iranienne Elham Asghari, 32 ans, estime avoir battu le record féminin de natation en mer, ce que conteste le ministère iranien des femmes et du sport.

"Elham Asghari est en colère et elle l’a fait savoir en postant, le 17 juin, une vidéo en plusieurs langues sur YouTube. La jeune femme, qui est aussi professeur de natation pour enfants, a nagé, le 11 juin, pendant huit heures, dans une zone réservée aux femmes dans le nord de l’Iran, en présence d’un représentant de la Fédération de natation, et affirme avoir battu à cette occasion le record femmes de la natation en mer, avec 20 kilomètres parcourus dans la mer Caspienne.

Las, en sortant de l’eau, on lui annonce que la sous-ministre des affaires des femmes et du sport, Marzieh Akbarabadi, refuse d’enregistrer son record, prétextant que sa tenue n’était pas « assez conforme à la charia ». La jeune femme portait ce jour-là une combinaison de plongée intégrale, un bonnet, une veste et un foulard, soit un poids mouillé de 6 kg !

Désemparée, Elham Asghari, de retour à Téhéran, s’est précipitée à la rencontre de la sous-ministre Akbarabadi pour la convaincre d’enregistrer son record. Celle-ci lui a conseillé de changer de discipline sportive.

Pour Elham Asghari, les restrictions vestimentaires imposées aux femmes de son pays les empêchent « d’avancer ». « Cela ne concerne pas que moi, dans d’autres disciplines comme le volley-ball les femmes ont également des ennuis. » Elle fait remarquer judicieusement que « même les hommes les plus forts du monde ne pourraient pas nager pendant huit heures avec les mêmes tenues ».

En postant son témoignage sur la Toile, elle espère faire bouger les lignes en Iran. Qui sait, avec le nouveau président Rohani, l’Iran assouplira peut-être les tenues de ses sportives, leur permettant ainsi de participer à davantage de compétitions ?

Jusqu’à présent, certains sports, comme le patinage artistique ou la danse sportive, en contradiction avec la charia, la loi islamique, ne sont pas pratiqués par les sportifs iraniens. Alors que beaucoup d’Iraniennes pratiquent le ski dans leur pays, dans nombre de stations de sports d’hiver comme Dizin, située à proximité de Téhéran, ou Sepidan, dans le Fars, l’Iran ne peut pas envoyer de femmes en compétition, en raison du costume : pas question de porter des combinaisons qui galbent le corps des athlètes.

Ces tracasseries vestimentaires ont privé de match l’équipe nationale iranienne de football à Amman, en Jordanie, lors des qualifications pour les Jeux olympiques de 2012. La Fédération internationale de football avait en effet décidé que le port du voile islamique était interdit. Les joueuses, qui avaient pourtant arboré une adaptation du voile masquant leurs cheveux, en ont été mortifiées. Mais le délégué de la Fifa a été inflexible et a accordé la victoire sur tapis vert (3-0) à l’équipe jordanienne."

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