Valérie Toranian, directrice de la "Revue des deux mondes". 3 juin 2020
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[…] Parmi les victimes des émeutes (commerces ou maisons brûlés ou pillés, personnes blessées), des Blancs (beaucoup), des Noirs, des Hispaniques. Parmi les journalistes pris à partie par les forces de police dont certains violemment, des Noirs, des Blancs, des Hispaniques. Au sein des casseurs, des Noirs, des Blancs, des Hispaniques. Entre les cultures, les frontières n’ont jamais été étanches, elles le semblent de moins en moins. Comme si le multiculturalisme américain, définissant l’identité de chacun par rapport à son groupe, et les revendications de chacun par rapport aux problématiques de sa communauté, devenaient une caricature, une grille de lecture et d’action essoufflée. La société multiculturaliste américaine, qui n’a jamais empêché le racisme, qui l’a peut-être alimenté, semble au pied du mur face à son échec collectif. Et si les vrais problèmes étaient ailleurs ?
Pendant ce temps-là en France, une mouvance décoloniale indigéniste antiraciste, biberonnée aux penseurs d’extrême gauche américains les plus radicaux, rêve d’exporter en France un système multiculturaliste calqué sur celui des États-Unis. Ces militants se battent pour transformer les universités françaises en campus américains régis par l’idéologie intersectionnelle, qui n’a rien à voir avec la culture et la tradition républicaine universaliste française. La littérature découpée en genre, sexe, race. Les sciences sociales obsédées par les représentations identitaires. Des cours réservés aux « racisés », des intellectuels interdits de conférence… […]"
Comité Laïcité République
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