Aux Etats-Unis, les statistiques ethniques contribuent à privilégier les “communautés” les plus “électoralement rentables” 2 août 2011
“L’étude démarre trois ans avant le début de la récession (début 2005) et se clôt à la fin 2009, neuf mois après son pic. Les résultats, "ethniquement" parlant, sont sans appel. Sur ces cinq ans, le patrimoine médian d’un Hispano-Américain a chuté de 66 %, celui d’un Asiatique d’origine de 54 %, celui d’un Afro-Américain de 53 %, celui d’un Blanc de 16 %. [...]
La richesse moyenne d’un foyer blanc (113 149 dollars) est devenue 20 fois supérieure à celle d’un noir, et 18 fois plus élevée que celle d’un hispanique, des différentiels deux fois plus forts qu’il y a vingt-cinq ans. Un tiers ou plus des foyers hispaniques et noirs disposent d’un patrimoine nul ou négatif (15 % seulement parmi les Blancs).
A vrai dire, la récente crise n’est pas seule en cause : entre mieux lotis et classes moyennes, le fossé s’est constamment creusé depuis la fin des années 1970. Et ce que Paul Krugman a appelé la "nouvelle économie de l’inégalité" ne compte pas que des Noirs ou des immigrés récents. Ce qu’il reste de ces "petits Blancs" du Sud, frustes et ignorants, qu’Erskine Caldwell a si cruellement dépeints, ou encore les enfants de ces fermiers paupérisés venus chercher un travail sans qualification dans les petites villes des Appalaches, en font tout autant partie (mais, politiquement, de crainte d’être assimilés aux populations non blanches, ils se retrouvent aussi souvent dans la frange raciste de l’opinion). Et des élites éduquées et fortunées émergent aussi parmi lesdits "non-Blancs". [...]
[Ces "marges"] à la fois ne payent pas d’impôts et votent le moins. De sorte que les états-majors des partis, sauf situation exceptionnelle, peuvent les exclure sans considération de leurs calculs préélectoraux : les "Blancs seulement" sont proportionnellement bien plus représentés dans les urnes que les autres. [...] A la veille des élections en 2008, les Blancs préféraient légèrement les républicains aux démocrates (46 % contre 44 %). Ces derniers l’emportaient dans toutes les autres couches de la population. [...] C’est ce qui explique, en grande partie, la détermination des républicains, Tea Party en tête, dans leur offensive générale contre la "gabegie publique des dépenses sociales ". [...] L’immense quart-monde intérieur américain, bien que comptant des dizaines de millions d’êtres, est transparent. [...] On comprend un peu mieux l’assurance avec laquelle les républicains peuvent promouvoir leur programme de résorption de la dette et de baisse d’impôts concomitante. Jusqu’à présent, les "Indignés" américains ne font pas le poids.”
Comité Laïcité République
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