Revue de presse

Une élue française menacée de mariage forcé (lanouvellerepublique.fr , 25 juil. 18)

26 juillet 2018

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Saint-Pierre-des-Corps. Mounia Haddad, conseillère départementale, a été propulsée au cœur d’un scénario familial tragique. Pour une histoire d’amour.

Mounia Haddad vit encore en plein cauchemar. La conseillère départementale de Saint-Pierre-des-Corps a été retrouvée séquestrée, jeudi, dans une chambre du domicile parental, quartier de La Rabaterie.

Elle est libre, mais surveillée de près par sa mère sur consigne des hommes de la maison. Sa découverte, par la police, met un point final à une tragédie familiale dont les prémices remontent au printemps. Mais ce jeudi, depuis une vingtaine d’heures, elle a pris une autre ampleur : Mounia Haddad n’a plus donné de nouvelles.

D’inquiétante, la disparition signalée par son compagnon dans les Alpes-Maritimes - où se trouvait le couple - s’est muée en enlèvement.

Les suspects ? Le père, deux oncles ainsi que son frère, qu’un témoignage accuse. Un voisin rapporte « des cris » et un « tais-toi salope » entendus vers midi. Il aperçoit également « un homme tenant la portière de la voiture » dans laquelle Mounia Haddad est jetée de force.

Jeudi 2 août, les quatre individus comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Tours. Ils sont poursuivis pour les chefs de « menace de mort écrite » pour le dernier, « d’enlèvement et séquestration de moins de sept jours » pour les trois autres.

Déféré samedi, le quatuor a été placé sous contrôle judiciaire strict, dans l’attente de l’audience.

Une échéance à laquelle la victime se réserve le choix d’assister ou non. « Rien n’est moins sûr », souffle son conseil, Me Abed Bendjador fils, qui dépeint sa cliente comme « choquée, apeurée ».

« Elle n’aspire à rien d’autre qu’à retrouver sa vie d’avant, à être autorisée à mener la vie qu’elle a choisie, poursuit l’avocat. Son combat qui prédomine, c’est celui de rester avec l’homme qu’elle aime. »

Là réside le cœur du dossier. Celui d’une histoire d’amour que le contexte familial a fait déraper.

« Depuis que son compagnon a demandé la main de Mounia, les disputes sont devenues nombreuses dans l’entourage. Elle est d’origine kabyle, lui petit-fils de harki », explique une source proche du dossier.

Un différend culturel et une « question d’honneur » qui ne passe pas aux yeux de la famille de la jeune femme de 29 ans. Au point de précipiter le départ pour l’Algérie, d’abord, où père et mère souhaitent unir leur fille à un parti jugé plus convenable.

L’élue encaisse, fait mine d’accepter ce nouveau destin vers un mariage forcé. Pour mieux revenir en France, début mai, et « régler les préparatifs ». Une somme de 41.000 € est retirée en Touraine par Mounia Haddad, en présence de son père, allumant dans un premier temps la piste de l’extorsion. Le pire est à venir.

Jusqu’à une bagarre, violente, qui éclate, jeudi matin, en pleine rue de Saint-Pierre-des-Corps. Elle met aux prises les proches du petit ami de la victime, venus de La Ville-aux-Dames, et le père. Le scénario se joue sous les yeux des forces de l’ordre, en planque depuis la veille au soir. Suivent les interpellations, puis les larmes.

Le frère encourt trente-six mois ans de prison, les oncles et le père jusqu’à cinq ans ferme."

Lire "Touraine : séquestrée par sa famille, l’élue en plein cauchemar".


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