Rapport Tuot : "Pour une société inclusive". 9 février 2013
"Dans un état des lieux commandé par Matignon, le conseiller d’Etat Thierry Tuot dénonce notamment le manque de moyens des milieux associatifs et suggère plusieurs réformes.
Un rapport commandé par Matignon dresse un bilan accablant de la politique d’intégration menée depuis 30 ans et suggère plusieurs réformes, dont la création d’un « titre de tolérance » pour régulariser par étapes une grande partie des sans-papiers. L’auteur est un conseiller d’Etat, Thierry Tuot, qui travaille depuis vingt-cinq ans sur l’accueil des immigrés en France. En 2000, déjà, il avait fustigé les carences de cette politique dans un livre remarqué, Les indésirables.
« La politique de lutte pour l’intégration des immigrés a toujours été un désir ou un regret (...) plutôt qu’une réalité », écrit le conseiller d’Etat Thierry Tuot. Les responsables, « tous partis confondus », ont « oublié jusqu’au mot même d’intégration » et ont « détruit les outils » de cette politique, en coupant les crédits des établissements et des associations, poursuit-il.
Le rapport de cet ancien directeur général du Fonds d’action sociale (1997-2000) pour les travailleurs immigrés et leurs familles (FAS) devait être remis vendredi dernier au Premier ministre qui a annulé au dernier moment la présentation pour des raisons d’« agenda ». Depuis, il se murmure que les approches différentes à l’Elysée, Matignon et place Beauvau sur ce sujet peuvent aussi expliquer ce calendrier. Ce matin un premier frottement s’est fait sentir lorsque Manuel Valls a, sur Europe 1, écarté l’une des propositions de Thierry Tuot : la création d’un « titre de tolérance » qui permettrait aux étrangers inexpulsables (malades, ou en situation de grand danger en cas de retour dans leur pays d’origine) d’obtenir progressivement leur régularisation sur une période de cinq ans. [...]
L’auteur ne fait pas que critiquer, et formule aussi des propositions. Exemples : l’octroi de la nationalité à ceux « qui auront suivi une scolarité complète, du primaire à seize ans et plus, qu’elles qu’aient été les conditions de leur séjour » ; « les ascendants de Français, séjournant en France depuis longtemps (vingt-cinq ans, par exemple) devraient pour ce seul motif pouvoir devenir français » ; terminer enfin la rénovation des foyers pour les vieux immigrés et faciliter leurs allers et retours avec leurs pays d’origine ; multiplier les carrés musulmans dans les cimetières. Bref des idées qui montreraient aux étrangers qu’ils existent dans un pays dans lequel certains vivent depuis si longtemps."
Lire "Un rapport au vitriol fustige les politiques d’intégration".
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