27 septembre 2013
"La charte de la laïcité a fleuri dans les écoles publiques de Loches. Mais pas dans le privé, ce que regrettent les défenseurs de la laïcité.
Vérification faite, elle figure sur tous les murs des établissements scolaires publics de Loches (1). Dans le primaire, comme dans le secondaire. Et dans le privé ? C’est justement là que le bât blesse, selon le comité laïcité République Sud Touraine et la secrétaire académique du syndicat CGT de l’enseignement privé (2) qui ont tenu une conférence de presse commune, hier, à Loches.
Tous deux se réjouissent de la création de la charte de la laïcité par Vincent Peillon. « Enfin un ministre se décide à changer les habitudes récentes en matière de promotion de la laïcité dans l’Éducation nationale », se félicite Philippe Adam, président du comité pour qui la charte « mérite le soutien de l’ensemble des acteurs pédagogiques de notre territoire ».
Il regrette tout au plus qu’elle ne réponde pas « à tous les cas auxquels sont confrontés les enseignants et les chefs d’établissements », comme la question du port de signes religieux par les parents accompagnant les sorties scolaires.
Mais le principal reproche, c’est que, dans le privé – majoritairement catholique – la charte n’a rien d’obligatoire. « Son affichage est laissé à la bonne volonté des établissements privés sous contrat avec l’État. Leurs élèves risquent donc d’en être privés », déplore Dominique Liébus pour la CGT. [...]
(1) Sauf, apparemment, au lycée professionnel. (2) Qui représente peu d’enseignants, moins de trente adhérents dans l’académie."
"La phrase
« Il y a une reprise en main par les évêques »
Dominique Liébus, secrétaire académique du syndicat CGT de l’enseignement privé, pointe « un resserrement » de l’enseignement privé « sur des positions idéologiques. Si on n’est pas dans cette lignée, il est très difficile, pour les enseignants, de penser différemment ». Selon elle, « l’autonomie grandissante laissée aux chefs d’établissements entraîne une diminution de la liberté au sein de ces établissements ». Sa solution ? « La laïcité, qui consacre la liberté de croire comme de ne pas croire. »"
Lire "Tous les élèves lochois ont-ils droit à la laïcité ?".
" La laïcité n’est pas facultative "
" « Nous sommes sous contrat d’association avec l’État. Les enseignants sont payés par l’État. Nous avons obligation de respecter les programmes de l’Éducation nationale. La charte de la laïcité doit être pour tous les élèves », commente Dominique Liébus, de la CGT de l’enseignement privé.
« C’est grâce à la laïcité que les établissements privés ont le droit d’exister. Elle n’est pas facultative », renchérit le président du comité laïcité République Sud Touraine (*), Philippe Adam, qui se réfère notamment à la loi Debré. Il s’appuie aussi sur l’avis du 10 septembre de l’Observatoire de la laïcité dans lequel cette instance créée en 2007 et rattachée au Premier ministre souhaite que la charte soit diffusée dans les écoles privées sous contrat.
Par ailleurs, Philippe Adam relève un paradoxe : la charte de la laïcité n’est pas obligatoire dans les écoles privées alors même que le ministère vient d’imposer, dans le public comme dans le privé, d’apposer la devise républicaine, les drapeaux tricolore et européen sur leur façade ainsi que l’affichage de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen à l’intérieur des locaux.
(*) Le comité laïcité annonce, d’autre part, qu’il sera « attentif à ce que des outils pédagogiques accompagnent rapidement la charte afin que les équipes enseignantes s’en emparent avec facilité et sans souci majeur d’interprétation, surtout au moment où l’extrême droite défigure la laïcité à tout va »."
Lire aussi "Charte de la laïcité : plus de 2 millions d’élèves en sont dispensés !" (CLR Sud Touraine, 26 sept. 13) (note du CLR).
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