Thomas Schlesser, historien de l’art. 8 mars 2020
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[…] Jadis, c’était plutôt l’Etat et l’Eglise qui exerçaient une censure. Depuis les années 1970, force est de constater que les entreprises d’interdiction et de censure viennent de fractions de la société civile qui se sentent offensées par des œuvres d’art et de l’esprit. […]
Le massacre à la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015 est un événement absolument considérable dans l’histoire de l’art, avec des conséquences très concrètes. En avril 2015, le dessinateur Luz déclare qu’il ne dessinera plus jamais Mahomet et, en juillet 2015, Riss déclare à son tour qu’il renonce à caricaturer le prophète. A ma connaissance, c’est le plus grand cas d’autocensure avoué dans un pays où existe la liberté d’expression. Quand Philippe Geluck déclare fin 2018 que, dans cette affaire les terroristes ont gagné, il dit la vérité, du moins pour l’heure. […]"
Lire « Les opérations d’intimidation font office de censure ».
Voir aussi tout le dossier "Faut-il purifier la culture ?" (Le Un, 5 mars 20) dans Liberté d’expression : culture, Le Un : "Faut-il purifier la culture ?" (5 mars 20), Charlie Hebdo : "Nouvelles censures... Nouvelles dictatures" (7 jan. 20) dans Massacre à Charlie Hebdo (7 jan. 15), les rubriques Liberté d’expression, Pièce d’Eschyle empêchée à la Sorbonne (mars 19), Débat avec Sylviane Agacinski annulé à l’Université de Bordeaux (24 oct. 19) (note du CLR).
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