Revue de presse

Sophia Aram : « Les victimes de la charia veulent témoigner sans être accusées d’"islamophobie" » (charliehebdo.fr , 25 sept. 23)

26 septembre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"[...] Il est temps d’interroger la tension qui traverse les milieux « progressistes » occidentaux dès qu’il s’agit de combattre l’apartheid de genre qui frappe les femmes vivant sous le régime de la charia. [...]

Après un an de combat et de répression subie par les Iraniens et les Iraniennes face à l’obscurantisme religieux, il est peut-être temps de prendre la mesure du silence gêné d’une part importante des journalistes, intellectuels, politiques et bien sûr « féministes » face à la souffrance des femmes vivant sous le régime de la charia. De toutes ces femmes qui ont refusé d’être réduites au silence par celles qui, comme moi, n’auront jamais à subir l’obscurantisme religieux.

De janvier à septembre 2022, c’est là ma seule fierté, j’ai tenté en vain d’alerter les journalistes et les politiques que je croisais au sujet de ces femmes qui, de plus en plus nombreuses, bravaient en Iran l’interdiction de porter le hijab au risque de leur vie. La première révolution féministe de l’histoire a germé à voix haute sur les réseaux sociaux dans notre plus profond désintérêt. À la rentrée de septembre, il aura fallu mesurer l’incroyable soulèvement provoqué par la mort de Mahsa Jina Amini pour qu’enfin, on daigne en parler. [...]

Et lorsque ces premières voix se sont élevées en France pour traiter le sujet, il aura encore fallu se fader l’indécence de ceux qui se sont empressés de réduire ces combats contre la dictature islamique à un « combat universel pour le droit des femmes à s’habiller comme elles veulent ». Comme si le combat des Iraniennes contre l’apartheid que leur imposent les mollahs depuis 40 ans avait quelque chose de comparable avec celui de quelques gourdes ayant librement choisi de militer pour que des adolescentes puissent exhiber leur « pudeur » et leurs signes religieux à l’école ou leurs burkinis à la piscine municipale. [...]

La solitude de ces résistantes est due au misérabilisme de gauche à l’égard de l’islam en général et la peur des autres d’être accusé d’islamophobie. Et entendons-nous bien, le problème, ce n’est pas que quelques pétasses en leggins célèbrent le Hijabday dans les couloirs de Sciences Po Paris. Non, le problème, comme le disait Charb, c’est « le silence des laïcs qui se taisent »."


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