Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Il faut prendre au sérieux, à la fois, le prêche de l’imam de Saint Chamond, mais aussi la réaction des élus d’EELV suite à la demande de suspension dudit imam formulée auprès du préfet par le Ministre de l’Intérieur.

Résumons les faits. En juillet dernier, à l’occasion de la fête de l’aïd, l’imam de la mosquée de Saint Chamond dans la Haute-Loire, s’adresse en ces termes à ses fidèles : « Femmes musulmanes, tachez d’obéir aux droits d’Allah et à ceux de vos époux, restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d’avant l’islam ».

Cette déclaration, diffusée sur les réseaux sociaux est relevée par une élue locale du RN, provoquant la réaction du Ministre, et, le communiqué, outré, des élus d’EELV, qui voient dans la réaction du Ministre, une atteint à la laïcité.

Cet imam que de nombreux citoyens, sélectionnés par le journal Le Monde, décrivent comme un progressiste, presque féministe, respectueux de la femme, parés de toutes les vertus républicaines, a choisi parmi les nombreux versets du Coran ceux qui, précisément , servent sa conception d’une femme soumise et obéissante. Les réseaux sociaux nous ont souvent servi ces prêches grotesques où des imams, docteurs autoproclamés de la foi islamique, donnaient des conseils de soumission aux femmes, et d’autorité aux hommes. Nous en riions et rangions ces déclarations dans la catégorie des délires dont les fanatismes sont coutumiers.

Nous avons entendu qu’il fallait accepter que les femmes soient voilées parce que le corps féminin avait, selon un écrit sacré, donc intouchable, « un pouvoir de charme et de fascination », parce l’imam Ali, gendre et successeur du prophète aurait déclaré que « les regards jetés sur les atours féminins sont des flèches de Satan ».

Ces propos, volontairement répétitifs, sont là pour nous accoutumer à l’inacceptable.

Nous avons suffisamment dénoncé l’inculture de ces élus qui invoquent la laïcité sans en connaitre, ni l’histoire ni l’esprit. Nous les invitons réfléchir, ou simplement à lire.

EELV nous a habitués à ce renversement des valeurs, à ces approximations intellectuelles. Le quotidien Le Monde, en concluant son article par le constat d’une absence de réponse à leur question sur le fondement de la destitution de l’imam, prétendant ainsi mettre ledit ministre dans l’embarras, prend exactement la même position que les élus d’EELV.

Selon eux, la référence aux textes sacrés deviendrait l’argument ultime et non contestable des réactionnaires de tous poils. Alors, il sera possible de citer tous les versets, et ils sont nombreux, dénonçant les juifs qui se sont écartés du chemin de dieu, qui ont pratiqué l’usure, qui ont « mangé le bien des gens » sans que cela porte à conséquence.

Il n’y a pas plusieurs niveaux de lecture, de quelque texte que ce soit, quand cela risque de conduire à la remise en cause de l’égalité de tous devant la loi, et du respect des valeurs républicaines.

Le Comité Laïcité République maintiendra sa vigilance à l’égard de ceux qui s’y hasarderaient.

Comité Laïcité République,
le 3 août 2021.