Revue de presse

"Roubaix : des mamans à la tête d’une école musulmane" (nordeclair.fr , 29 août 14)

31 août 2014

"Fondée en 2012, Arc-en-ciel, une école parentale musulmane double ses effectifs à la rentrée. Un établissement qui s’appuie sur la méthode Montessori. Une première en France à l’initiative de deux mamans qui envisagent de créer un collège non-mixte dans deux ans.

L’école Arc-en-ciel a vu le jour en 2012, rue de Lannoy, dans le sillage de l’association Grandir simplement fondée par Alexandra Pichard, 38 ans, et Alice Fertein, 33 ans, deux jeunes mamans converties à l’Islam. Cette école parentale accueille depuis deux ans une vingtaine d’enfants dans des classes mixtes. Il s’agit d’une école hors contrat. En France, il existe des écoles publiques, des écoles privées sous contrat avec l’État, à 90 % catholiques, et des écoles privées hors contrat. Des établissements qui développent souvent des méthodes innovantes mais la plupart sont confessionnelles (catholiques, juives ou musulmanes).

L’école Arc-en-ciel se revendique de la méthode Maria Montessori, une pédagogie basée sur l’éveil et l’autonomie de l’enfant. La page Facebook de l’école retrace le quotidien des enfants durant l’année scolaire écoulée : ateliers manuels, sorties au musée ou à la ferme, activités sportives... Entre les dessins d’enfants, on apprend que l’école a organisé une kermesse au printemps et qu’elle prévoit un forum des métiers l’an prochain. Bref, le journal d’une école ordinaire dont les frais de scolarité s’élèvent à 2 000 euros.

L’école Arc-en-ciel propose également un enseignement religieux du Coran. Un enseignement généralement prodigué dans les mosquées sur le modèle de la catéchèse. Évidemment, cela ne dit rien sur la réalité profonde de cette école indépendante qui, au même titre qu’une école catholique, a parfaitement le droit d’intégrer la culture religieuse.

Non-mixité pour les parents

Les journées portes-ouvertes étaient accessibles sur rendez-vous, à des moments différents pour les femmes et les hommes. Idem pour le déménagement de l’école. Aucune mixité n’était tolérée dans le cadre des travaux réalisés par les parents dans les nouveaux locaux de l’école installée sur deux sites place de la Gare, dans l’ancienne église évangélique, pour les primaires, et dans un immeuble de la rue Lacordaire pour les maternelles.

L’école ne renie pas les matières académiques - français, anglais, sciences... - enseignées au même titre que l’arabe ou encore l’art islamique. Des enseignements déclinés selon la méthode Montessori avec tout le matériel pédagogique conçu par la célèbre pédagogue italienne qui accordait une place importante à l’éveil à la foi. Une dimension spirituelle que l’école Arc-en-ciel a choisi très clairement d’appliquer au Coran et à la Sunna. Dans une approche originelle. Sur la liste des fournitures scolaires, les parents doivent prévoir un jilbab pour les filles et un qamis pour les garçons, des tenues rituelles. Et dans deux ans, Alexandra Pichart et Alice Fertein envisagent, très naturellement, de créer un collège non mixte.

L’académie a fait des « remarques »

Les écoles hors contrat ne sont pas tenues de faire appel à des enseignants diplômés. De la même manière que des parents peuvent décider d’enseigner à la maison. En l’espèce, selon le Code de l’éducation, le diplôme minimal requis dans le premier comme dans le second degré est le baccalauréat. Les enseignants n’ont pas l’obligation d’être titulaire d’un concours de l’Éducation nationale. L’école parle d’ailleurs d’accompagnatrices : « La formation Montessori est obligatoire pour enseigner chez nous. » Elles seront quatre pour accompagner les 38 écoliers attendus à la rentrée dans deux niveaux : 3-6 ans et 6-12 ans. Des écoliers qui viennent de toute la France, de Marseille, Lyon, Paris... « Des gens déménagent pour scolariser leur enfant chez nous », se félicite Alexandra Pichart. Sur 19 élèves l’an dernier, l’école accueillait une dizaine de Roubaisiens.

Les établissements hors contrat ont beau être indépendants, ils doivent répondre à un certain nombre d’obligations, sous le contrôle de l’académie. « On s’assure en premier lieu que l’enfant n’est pas mis en danger sur le plan des bâtiments ou de l’hygiène. Ensuite, on s’assure que le cadre de l’obligation scolaire est respecté » explique le rectorat. Et d’indiquer : « Beaucoup d’écoles se cachent derrière la méthode Montessori, nous sommes très vigilants. »

L’école Arc-en-ciel a été contrôlée comme c’est l’usage depuis sa création : « Nous avons fait plusieurs remarques », lâche l’académie. Mais rien d’alarmant, a priori.

De son côté, la ville a connaissance de l’existence de cette école. Elle est intervenue dans le cadre de la commission de sécurité, comme c’est le cas pour tout bâtiment public, en donnant un avis favorable à l’ouverture des locaux."

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