Revue de presse

Riss (Charlie Hebdo) : Zemmour est "le symptôme des échecs de la gauche" (Marianne, 7 jan. 22)

12 janvier 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"[...] La liberté d’expression est malmenée dans des domaines où on ne s’y attendait pas, par exemple à l’université. La pression s’est déplacée sur des cibles moins protégées, comme des profs, des universitaires ou même des internautes sur les réseaux sociaux. C’est n’est plus seulement la liberté d’expression d’un média qui est remise en cause, mais celle de tous les individus. [...]

Les djihadistes et les terroristes en prison – du moins ceux qui en ont un peu dans le chou ! – ont bien compris que la violence ne ferait pas progresser la place de l’islamisme dans la société française. Ils utilisent donc d’autres moyens, culturels cette fois-ci, dans l’éducation, la musique ou la mode. Ça ne s’impose pas par la violence mais par une sorte d’entrisme, d’occupation de l’espace. On ne sait pas trop comment contredire cela, sauf à être accusés d’islamophobie. Les gens ne cherchent pas le conflit, donc ils prennent sur eux et ne disent rien. [...]

Parmi ceux qui ont fait des discours flamboyants sur le sujet, il y a Jean-Luc Mélenchon.

Oui, il y a longtemps. Sa trajectoire est étonnante et déconcertante. On l’a côtoyé à Charlie dans les années 1990. Il était venu nous soutenir à l’époque où on avait lancé une pétition pour dissoudre le Front national. On le pensait proche de notre position contestataire à l’égard de toute forme d’autoritarisme, qu’elle soit politique ou religieuse.

Je ne sais pas ce qu’il cherche, mais lui-même a dit récemment qu’il adhérait moins aux discours anticléricaux. C’est son droit. Je ne sais pas si c’est un choix ou une mauvaise analyse de sa part, mais je pense que, d’un point de vue politique, c’est une erreur totale. Historiquement, il se trompe profondément. Le temps lui donnera tort. Quel impact cela aura sur la société dans cinquante ans ? Il ne s’agit pas simplement de gagner trois élections et deux députés à l’Assemblée. Pour beaucoup, on a l’impression que ça ne va pas plus loin que ça. [...]

Quelle conception de la liberté défend Charlie Hebdo ?

La liberté d’expression est un marqueur vital pour toute démocratie, mais nous avons toujours dit qu’elle ne pouvait être illimitée. Même si nous défendons la liberté la plus grande possible, nous respectons les limites fixées par la loi : diffamation, injure, incitation à la haine raciale…

Il en va de même pour les autres libertés individuelles. Il ne faut pas faire croire qu’il n’y a pas de limites, le débat consiste à déterminer où on les place. On n’aide pas les gens en leur faisant croire qu’on ne peut jouir de la liberté que sans limites, l’exemple des réseaux sociaux le montre. Les gens y bavardent, mais ils ne conçoivent pas d’idées originales : ils répètent ce qu’ils entendent autour d’eux et les débats n’y sont pas très intéressants.

Aujourd’hui, on entend beaucoup dire qu’on « ne peut plus rien dire ». Si, on peut dire ce qu’on veut, mais il faut l’assumer et le défendre, affronter les réseaux sociaux, tout un tas d’individus déplaisants… Les gens restreignent leur liberté d’expression car ils n’ont pas envie d’affronter tout cela, alors que, légalement, la marge de manœuvre est grande. [...]"

Lire "Riss (Charlie Hebdo) : "Oui, on peut dire ce qu’on veut mais il faut le défendre"".


Voir aussi dans la Revue de presse le dossier "Les nouveau clusters de l’islamisme" (Charlie Hebdo, 5 jan. 22) (note du CLR).


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